LE TRAVAILLEUR CATALAN

Au travers d’une vingtaine de poèmes rassemblés sous le titre d’Éclipses, Katia Seus-Walker s’adresse à celles et ceux qui, souvent dans l’ombre, font bouger les choses.

Après Un pont entre deux rives, livre dans lequel elle évoquait la guerre et l’Occupation vécues par sa mère alors adolescente, Katia Seus-Walker retrouve la poésie, genre qu’elle affectionne. Avec Éclipses, recueil de vingt poèmes, elle entend s’adresser aux femmes et aux hommes de bonne volonté qui partout s’engagent. Elle y évoque les maux de nos sociétés faisant une large place à la pandémie qui depuis trop longtemps affecte nos vies.

Beau mot que celui d’éclipse, qui, si l’on en croit le Robert, répond à plusieurs définitions : « Passage d’un corps céleste dans la pénombre », « période de fléchissement, de défaillance », « disparition » … A lire les poèmes de Katia Seus-Walker on pencherait plutôt pour la notion d’invisibilité, d’oubli, le titre d’un poème n’est-il pas Oubliés anonymes ? 

Un oubli, une invisibilité contre lesquels l’auteure s’insurge avec des poèmes qui, tous, sont une adresse aux autres. Soignants durant la pandémie, soignants en peine, femmes afghanes, … Avec une incursion jusqu’à la guerre de 14, fusillés pour l’exemple, gueules cassées, où Katia trouve des mots puissants pour décrire l’enfer, « Le désert de leurs yeux est rempli de folie, de démons antérieurs ils se sentent assaillis, de grands champs éventrés, de souffles immobiles, et de cris déchirés et de peurs qui défilent.. »

Des images fortes, une musique prenante, une tristesse mêlée d’espoir, ces vers expriment des colères et des combats, ils entendent « redonner du courage à qui en a besoin. »

NG

Éditions Baudelaire 10,50€.

 
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