LE TRAVAILLEUR CATALAN


Travailleurs sociaux et militants ont animé le débat.

Point d’orgue du festival des luttes de la CGT.

À la tribune, Gérard Ré, du bureau confédéral CGT en charge de l’immigration, Violaine Carrère, responsable nationale du Gisti, source d’information juridique pour les droits des migrants, 

Josie Boucher de l’ASTI et des travailleurs sociaux de différentes structures d’accueil des migrants, Rachid Bouaita, Philippe Dennaud et Jean-François Marty.

En introduction, Gérard Ré a précisé que le débat concernerait l’accueil des migrants non seulement dans les P.-O. mais plus généralement en Europe, citant l’exemple de Lampedusa, et la nécessité d’une réponse collective.

De nombreux thèmes ont alors été abordés. À commencer par une distinction entre migrants : les « dublinés » à qui l’on prend les empreintes dans le premier pays européen où ils arrivent, les privant ainsi de demander l’asile dans un autre pays ; les demandeurs d’asile qui, après le traumatisme de l’exil puis ceux de la route, se trouvent confrontés à l’imbroglio administratif à leur arrivée en France ; et enfin les déboutés qui n’ont plus droit à rien.

L’arrivée « massive » des Ukrainiens a été relativisée puisque la France en a accueilli 100 000. La différence de traitement dont ils ont bénéficié (allocations, droit au travail) tendrait plutôt à prouver qu’il est possible d’accueillir les migrants quand la volonté politique est là. 

La régularisation de certains migrants sur des métiers en tension peut constituer une brèche vers des régularisations par le travail, et dans l’immédiat de vivre dignement, à l’inverse par exemple des travailleurs en Champagne. Mais les conditions sont drastiques et certainement pas pérennes.

Dans la salle

Plusieurs problématiques ont été abordées. Celle des cheminots frontaliers, à Cerbère comme à Vintimille, confrontés à des drames humains. Celle des femmes prostituées pour lesquelles peu est fait pour les protéger. Celle des tests osseux pour déterminer la minorité des jeunes migrants, pourtant sans aucune base scientifique. Et enfin celle des retraités immigrés, les Chibanis, obligés à rester en France, loin de leur famille s’ils veulent percevoir leur retraite.

Le dilemme des travailleurs sociaux, confrontés à des injonctions contradictoires et du chantage au financement, pourrait être résolu si l’hébergement des migrants était sous la tutelle des Affaires sociales et non du ministère de l’Intérieur.

La nécessité de programmer une nouvelle rencontre entre travailleurs sociaux et associations s’est imposée en conclusion.

A.-M. D.

 
Cet article est en lecture libre. Pour avoir accès à l'ensemble du site, merci de vous connecter ou vous inscrire

ARTICLES EN LIEN