Élections européennes
À trois mois du scrutin, il est utile de savoir comment fonctionnent les institutions européennes.
L’Union européenne, les élus et les acteurs
Comme nous l’avons déjà vu, le fonctionnement de l’UE est lié au « triangle institutionnel » et à la répartition des différentes compétences entre l’UE et les États membres.
Intégrés au fonctionnement, existent différents acteurs, certains émanant de représentations nationales, d’autres élus au sein du Parlement, qui interviennent dans les décisions de l’UE.
Les groupes politiques au Parlement
Européen
Seuls élus de l’UE, les 720 membres du Parlement européen (pour 2024 après redistribution des sièges du Royaume-Uni), dont 81 Francaises et Français, seront élus en juin prochain pour une durée de cinq ans.
Les principaux groupes politiques représentés (au moins 23 députés de 7 états différents) :
-La gauche GUE-GNL où siègeront les élus communistes (37 sortants) dont La France insoumise.
-Sociaux-démocrates S&D dont le PS (141 sortants)
-Écologistes greens-EFA dont EELV (72 sortants)
-RENEW dont les macronistes (101 sortants)
-PPE dont les Républicains (177 sortants)
-ID nationalistes dont le RN (59 sortants)
Les députés sont élus au suffrage universel à un tour et à la proportionnelle sur liste nationale avec un minimum de 5 % des voix.
Le syndicalisme européen : CES/ETUC
La Confédération Européenne Syndicale (CES ou ETUC en anglais) a été créée en 1973. Cinq organisations syndicales françaises en sont adhérentes : CFDT et UNSA (partage de siège), CFTC, FO et CGT (à partir de 1999). 85 organisations de 36 pays en sont membres, les 150 millions d’adhérentes et adhérants dépassant le cadre strict des pays de l’UE.
La CES sert d’interlocuteur à la Commission européenne pour tout ce qui concerne les salariés. Elle désigne les membres du collège employés au CESE (Conseil économique et social Européen). Son pouvoir n’est que consultatif et nécessite l’intervention des salariés pour être entendue.
Son rôle, bien que limité, consiste aussi à alimenter la réflexion et les prises de position des groupes parlementaires proches, comme le GUE ou S&D, sur des questions cruciales de salaire minimum européen ou de directive détachement des salariés, par exemple.
La construction d’un pilier social européen pour contrebalancer la construction libérale de l’Europe est l’enjeu majeur du syndicalisme Européen.
Les groupes de lobbyistes européens
Autorisés et peu encadrés en Europe, des lobbies de toutes sortes gravitent autour de la Commission et du Parlement européen. Malgré l’encadrement légal, l’affaire du « qatargate » (mise en détention de la vice-présidente et de députés) qui a éclaboussé le Parlement européen en 2022 montre la puissance négative de près de 50 000 lobbyistes, qui sont souvent porteurs des exigences des multinationales.
La campagne électorale à venir nous renvoie au combat de toujours, le progrès humain contre le capitalisme libéral.
P. P.