
La violoncelliste Ophélie Gaillard.
Musique sacrée
Deux semaines durant Perpignan a vécu au rythme des concerts du festival suivis par un public très nombreux.
« Une belle aventure », c’étaient les mots d’Élisabeth Dooms au soir de la clôture de l’édition 2024 du festival Musique sacrée. La directrice de la manifestation avait en effet de quoi se réjouir. Depuis le 15 mars, la quinzaine de concerts d’une grande diversité, les rencontres, les lectures, ont bénéficié d’un public particulièrement nombreux. Les tarifs accessibles, la gratuité pour certains rendez-vous, ont contribué à cette réussite, mais pas seulement, les concerts Florilège, payants, n’ont pas été en reste. En cela le festival a pleinement tenu son pari d’ouverture, d’accès aux musiques classiques, baroques, du monde…
Les soirées au village du festival, basé cette année au chevet de l’église des Dominicains, bien adapté pour la convivialité, ont également recueilli l’adhésion des participants. Retour sur la dernière semaine avec, notamment, dans le cadre du partenariat entre le festival et l’Archipel, le concert de l’ensemble Correspondances dirigé par Sébastien Daucé. Fondé en 2009, cet ensemble tient désormais une place de choix dans le paysage des musiques anciennes, il s’est spécialisé dans la musique française du XVIIe siècle. Mardi soir à l’Archipel, il en a donné un magnifique échantillon axé sur les musiciens de Notre-Dame. Des noms comme Jean Veillot, François Cosset ou Pierre Robert, des inconnus que Sébastien Daucé se plaît à débusquer au gré de ses recherches. Avec le Requiem de Campra en clôture, ce concert fut un moment de grande intensité, de ferveur, la direction remarquablement efficace scellant une parfaite harmonie entre les voix et les instruments. Clôture le jeudi 28 avec deux spectacles fort différents. Le duo violon violoncelle, Elsa Grether, Ophélie Gaillard. Deux sensibilités, Elsa Grether dans l’éclat, l’extériorité, Ophélie Gaillard dans la profondeur méditative, grandiose dans la suite pour violoncelle n°2 de Bach. Le final revenait à Lambert Wilson récitant, avec des poèmes de Lamartine, Victor Hugo et Corneille alternant avec les Harmonies poétiques et religieuses de Liszt, au piano Roger Muraro, d’une virtuosité éblouissante. Un spectacle hautement exigeant.
Nicole Gaspon