PISA
Quelque 8 000 élèves français de 280 établissements ont participé à l’enquête Pisa.
Piloté par l’Organisation de coopération et de développement économiques (l’OCDE), PISA (programme international pour le suivi des acquis des élèves) mesure l’efficacité des systèmes éducatifs. Lancée pour la première fois en 2000, l’étude est menée tous les trois ans (sauf en 2021 pour cause de covid) auprès de jeunes de 15 ans, qu’ils soient scolarisés dans un établissement public ou privé sous contrat, au collège ou en lycée agricole, général, technologique ou professionnel. Ont été concernés environ 700 000 élèves des 81 pays concernés. En France, quelque 8 000 élèves de 280 établissements, tirés au sort par une autorité internationale indépendante, y ont participé.
Entre 2018 et 2022, les résultats montrent une baisse des performances générales des pays de l’OCDE : moins 15 points en mathématiques (moins 21 points pour la France), moins 10 points en compréhension de l’écrit (moins 19 points pour la France), alors que jusqu’à présent la variation entre chaque édition « n’avait jamais dépassé quatre points ». La pandémie, les fermetures des établissements scolaires, l’absence aussi des élèves, des enseignants, ont certes joué, mais cela n’explique pas tout. La politique de Macron et de son ministre Blanquer y a grandement contribué (pénurie d’enseignants, manque d’outils informatiques, effectifs chargés).
Pisa évalue également l’effet de l’origine socio-économique sur les performances scolaires : la France est et demeure l’un des pays les plus inégalitaires en matière d’éducation, l’origine socioculturelle des élèves y pèse fortement sur les résultats. Un seul exemple : en maths, les élèves provenant de milieux favorisés obtiennent des résultats supérieurs de 113 points à ceux des élèves défavorisés, quand l’écart moyen est de 94 dans les pays de l’OCDE.
Maigre consolation, la France n’est pas le pays qui subit la baisse de niveau la plus importante.
Michèle Devaux