LE TRAVAILLEUR CATALAN

Edito d’Evelyne Bordet

De passage à Perpignan ce vendredi 23 septembre, un groupe de jeunes lycéens attire mon attention place de la Victoire. Je vais à leur rencontre, leurs visages sont graves, leurs regards en disent long sur le sérieux de leur démarche… « Youth for climate Perpignan » peut-on lire sur leur banderole.

Quelques affiches, un haut-parleur, et leur détermination à se faire entendre et se rendre visibles ! L’un des jeunes prend la parole : « Nous avons décidé de sécher les cours pour manifester pour une planète vivable plutôt que d’aller en cours et être certains de ne pas avoir d’avenir. C’est ici que tout commence, c’est ici que l’humanité, la vraie se retrouve, pour la préservation de la vie et de la paix car la vie sur une planète détruite n’est pas la vie… » Tout près, d’autres jeunes attendent joyeusement leur bus. Avoir 16 ans aujourd’hui… Comment aider cette jeunesse à surmonter, à dépasser le climat anxiogène qui tétanise, la peur légitime de la guerre qui obscurcit leur horizon ? La perspective d’une planète devenue invivable ? Leur dire qu’ils ne sont pas seuls, tellement désemparés au milieu de cette place de la Victoire trop grande pour contenir leur détresse, alors qu’ils m’expliquent avec conviction qu’il faut « privilégier le climat, la santé et la jeunesse, plutôt que le profit ». D’où leur slogan : « Les gens, pas l’argent ». Une conscience politique déjà bien forgée avec un sentiment d’urgence plus intense que leurs aînés.

Ce qui laisse espérer une « relève » pour peu qu’on les aide et les accompagne à s’emparer des luttes à leur façon, à s’approprier l’espace pour exiger une politique à la hauteur des enjeux climatiques. Avec une stratégie mûrie et une certitude plus profonde encore de l’urgence d’agir face à l’inertie politique. 

 
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