LE TRAVAILLEUR CATALAN

© Compagnie Scipta Volant.

 

Théâtre

Au Festival des vendanges d’Octobre, la compagnie Scipta Volant a fait résonner des voix pas comme les autres.

À la suite du dispositif « Ces élèves (qui) nous élèvent » lancé à l’Académie de Montpellier, plus de deux cent témoignages d’enseignants sont récoltés puis un recueil est publié. C’est alors que Jean Christophe Gary propose de le diffuser plus largement en mettant en voix et en musique ces témoignages. La thématique ? Ces moments particuliers dans la vie des enseignants où les élèves les élèvent. Dans l’obscurité d’une scène presque nue, trois silhouettes entrent et se placent. Des sons d’école retentissent. Et nous voilà plongés dans ce qui sera une galerie de portraits et de moments de vie d’enseignants qui racontent, se confient, se remettent en question et livrent leur reconnaissance auprès de ceux qui leur sont indispensables : les élèves. 

Un trio humain scénique qui donne envie de croire.

Pour relayer ces textes non écrits pour la scène, il ne fallait pas moins que la force d’interprétation de deux comédiens : Frédéric Noguer et Lucie Chillon. Cet exercice difficile a été néanmoins rondement mené grâce à leur générosité et leur engagement personnel. Par un tour de force les comédiens ont su mettre en valeur le métier d’enseignant mais surtout mettre au cœur de tout la relation à l’autre, l’élève : celui qui envahit les esprits, qui fait grandir. Il ne s’agit plus de parler des élèves comme des numéros mais bien comme des êtres humains qui, sans même qu’ils s’en aperçoivent, sont à l’origine de l’évolution de leur professeur. 

Mais le spectacle ne serait pas complet sans la présence d’Émilie Gadave, compositrice et créatrice de l’univers sonore du spectacle. Sa sensibilité et sa subtilité permettent de mêler sons d’univers d’école, créations sonores inédites, et des mélodies afin d’accompagner, de soutenir mais surtout que texte et contexte soient sublimés. 

« Au bonheur d’école » remet l’élève au centre des débats plutôt qu’au centre des programmes. Un bel outil pour permettre aux jeunes de comprendre que ceux que la société place à la première marche du savoir ne sont que des êtres humains. Que leur métier n’est qu’un échange permanent. D’apparence simple et épuré, ce spectacle ouvre sur des réflexions et peut-être même des réponses qu’il est essentiel que les élèves entendent, nos enfants et sans nul doute nous-même, les parents. 

A.G.

 
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