LE TRAVAILLEUR CATALAN

« La religion est le soupir de la créature opprimée, l’âme d’un monde sans cœur, comme elle est l’esprit des conditions sociales d’où l’esprit est exclu. Elle est l’opium du peuple ».

Karl Marx.

Il en va ainsi de l’histoire humaine, constamment ballotée entre grandeur et abomination, sublimation et abjection. Le crime sauvage commis contre un enseignant dont la seule volonté était d’exercer son métier avec passion et détermination nous révolte, nous indigne. Il est la partie visible de l’iceberg sur lequel vient se déchirer nos dernières illusions sur cette société éclatée, morcelée, déshumanisée. Qui peut penser un seul instant que l’obscurantisme religieux peut se nourrir de lui-même, sans que les cris et la fureur de cette civilisation obsédée par le fric et le pouvoir n’y soient pour rien ?

L’obscurantisme religieux et le fascisme ont ceci de commun, c’est qu’ils méprisent l’humain, la vie, l’amour de l’autre. L’assassin, fanatisé et aveuglé par sa haine d’un homme porteur de savoir et de culture qui sont les vecteurs de liberté et de citoyenneté, a sans doute à voir avec ces jeunes hitlériens qui tuaient par plaisir et par haine de l’autre, pour ce qu’il était. Le capitalisme engendre des monstres qui, si nous n’y prenons garde, nous dévoreront. Et ce ne sont pas les larmes de « crocodiles » versées par ces messieurs des palais présidentiels, par Macron et ses commensaux, qui sauront faire oublier leurs railleries récentes contre les profs. Les mêmes, qui, hier, traitaient les enseignants de « privilégiés », de « fainéants » et autre « tire au cul », se répandent en éloges mielleux, en tristesse de cour, en chagrin de circonstance. Toute honte bue, ils portent aujourd’hui au Pinacle ceux qu’ils vouaient, hier, à la roche Tarpéienne.

Aujourd’hui plus que jamais, il faut rompre avec ce système qui nous conduit droit dans le mur. La misère qui gangrène nos quartiers est le meilleur terreau où s’épanouissent les « fleurs du mal ». Le fascisme religieux et politique profite du désarroi de nos concitoyens de plus en plus nombreux à être laissés sur le bord du chemin. L’histoire nous enseigne que le désespoir, la frustration et le sentiment d’abandon sont les meilleurs alliés de tous les fanatismes.

 
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