
Gaza
La famine en cours à Gaza a été officiellement déclarée, pour la première fois au Moyen-Orient, par le Système intégré de classification des phases alimentaires (IPC).
« Affamer les gens à des fins militaires est un crime de guerre », a accusé l’ONU. Cet organisme mondial de surveillance de la faim, soutenu par les Nations unies (ONU), a publié, dans la matinée du vendredi 22 août, un rapport dans lequel il indique que la famine sévit à Gaza et dans les villes environnantes, soit une zone qui abrite près de 500 000 Palestiniens déplacés. « La famine aurait pu être évitée sans l’obstruction systématique d’Israël, a ainsi accusé le responsable de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies, Tom Fletcher. Cette famine va et doit nous hanter tous. »
« Il n’y a pas de famine à Gaza », continue pourtant d’affirmer Israël. Le gouvernement dirigé par Benyamin Netanyahou a ainsi rejeté catégoriquement le rapport de l’ONU, dépeignant cette étude comme partiale et reposant « sur les mensonges du Hamas ».
La ville de Gaza réduite à néant
Le gouvernement israélien continue donc de souffler le chaud et le froid en fonction de son agenda génocidaire. Les déclarations se multiplient et les menaces s’enchaînent en surplomb des massacres à répétition, des cendres d’une population affamée, de la passivité des puissances occidentales. « Bientôt, les portes de l’enfer s’ouvriront sur la tête des meurtriers et des violeurs du Hamas à Gaza », a ainsi lancé le ministre de la Défense, Israël Katz, vendredi 22 août, en parallèle de la confirmation que « des tirs nourris, l’évacuation des résidents et des manœuvres » sur le terrain sont autorisés dans ce qui reste de la ville.
Une promesse de reconnaissance qui arrive un peu tard
C’est dans ce contexte de crise humanitaire et politique extrêmement grave, que le président de la République Française a annoncé son intention de reconnaître l’État de Palestine. Mieux vaut tard que jamais, mais que va-t-il rester du futur État palestinien ? En même temps que Netanyahou massacre les Gazaouis, il accélère la colonisation en Cisjordanie, à grands coups d’expulsions d’agriculteurs palestiniens et de meurtres commis par les colons avec la complicité de l’armée. La solution à deux Etats se trouve menacée par la politique expansionniste d’Israël. Macron se retrouve renvoyé à ses contradictions, lui qui se fait traiter d’antisémite par le Premier ministre Israélien, au motif que reconnaître l’État de Palestine, c’est, pour Netanyahou, donner une forme de « récompense » au Hamas. Le président de la République doit se rappeler que son camp traitait les élus de gauche d’antisémites lorsque ceux-ci réclamaient la reconnaissance de l’État de Palestine comme condition d’un règlement du conflit passant par une solution à deux états. Ainsi le voilà renvoyé au rang d’ennemi d’Israël, au même titre que la gauche ou que de tous ceux qui dénoncent les massacres en Palestine. La France doit rester ferme et passer aux actes, en maintenant fermement sa reconnaissance de l’État de Palestine et en imposant des sanctions économiques et politiques envers Israël.
Roger Rio