LE TRAVAILLEUR CATALAN

Transport transfrontalier

Ces derniers mois sont intenses autour du ferroviaire et la desserte de Perpignan.

Alors que la guerre commerciale est déclarée entre SNCF et RENFE suite à l’abandon par le premier du partenariat entre les deux sociétés historiques (Elipsos) et sa volonté de prendre des « parts de marché » en Espagne (ligne Barcelone-Madrid et Madrid-Valencia), la RENFE a répliqué récemment en annonçant sa venue sur le réseau français (Barcelone-Lyon/Madrid- Montpellier/Marseille voire Paris-Lyon). Le président Macron en visite à Barcelone pour le sommet franco-espagnol n’a donné aucune assurance sur le sujet, bien au contraire, au grand désespoir du milieu économique français de Barcelone. Au milieu de cette cacophonie, l’éventuel retard du tronçon Béziers-Perpignan de la future LGV et son utilisation par le fret n’est pas encore réglé.

Une cacophonie européenne

Et maintenant voici que l’Union Européenne prend le relais avec le programme « connecter l’Europe en train » pour améliorer les liaisons transfrontalières à travers l’UE. Ainsi les liaisons Barcelone-Toulouse et Montpellier, portées par la Catalogne sont sélectionnées, tout comme un train de nuit Amsterdam-Barcelone par une compagnie privée belgo-néerlandaise. La chasse aux subventions est donc lancée sur l’axe sud/nord Europe.

En attendant, il ne reste plus que deux circulations SNCF Paris-Barcelone, le matériel compatible ayant été transféré sur la filiale espagnole de « Ouigo ». Impossible donc aujourd’hui et dans les deux sens de faire un aller-retour, en journée de Perpignan à Barcelone ou Gérone en TGV/AVE.

Treize ans après la mise en service du tunnel ferroviaire du Perthus et sept ans après la faillite de TP Ferro, nous disposons d’un outil ferroviaire qui sert à moins de 5% de ses capacités. 

La direction SNCF pourtant encore entreprise publique, vise une extension internationale à marche forcée et au détriment des besoins des habitants du département.

De tout ça une logique se dégage ; sans service public et entreprises publiques portées par une volonté politique forte et décarbonée, le transport de voyageurs comme de marchandises, sera toujours la proie de velléités capitalistes, en Europe comme entre pays.

 Il est grand temps que le mot coopération et intérêt général reprenne tout son sens.

P.P.

 
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