LE TRAVAILLEUR CATALAN

Ėmancipation et Liberté

Mahsa Amini, iranienne kurde, a été assassinée pour avoir laissé dépasser une mèche de cheveux de son foulard lors d’une manifestation à Téhéran. 

Trop c’est trop

Qui se souvient, en 1978, de cette forte aspiration du peuple iranien à la liberté lors du renversement du sinistre dictateur Mohammad Reza Pahvali, dit « le Sha ». À l’époque, la gauche iranienne, dont le parti Toudeh, de sensibilité communiste, avait acquis une influence qui pouvait remettre en cause le féodalisme en place. Les religieux ont savonné la planche de la révolution pour imposer en 1979 un régime dit « islamiste » dont les femmes sont encore les premières victimes. 

Contre révolution religieuse

Le film d’animation, « Persepolis », inspiré de la bande dessinée de l’autrice Marjane Satrapi, a très bien démontré les effets d’une dérive sectaire violente qui a miné une civilisation dont les sources perses avaient exprimé des valeurs raffinées à l’opposé du sectarisme religieux. L’actuelle théocratie d’obédience chiite (une des branches de la diversité religieuse islamique) est loin de faire l’unanimité dans cette même communauté (chiite) implantée essentiellement au Moyen-Orient et même en Inde avec des citoyens du monde tels que Salman Rushdie. 

À la faveur d’une crise qui plonge la moitié de l’Iran dans la pauvreté et commence à éroder le modeste confort de ses couches moyennes, le régime ne tient que par la répression.

Les raisons d’espérer

Ainsi, explique Shireen Karimi, dans une tribune publiée sur le site Radio Zamaneh, le mouvement féministe iranien « transcende les clivages sociaux, ethniques et idéologiques et ouvre la voie vers une forme démocratique de gouvernance ». On veut y croire, d’autant que l’Iran est confronté au croisement douloureux des tensions où guerres religieuses et guerre d’influence géopolitique s’accumulent. La révolution féministe iranienne a donc un effet d’aubaine. Elle pose la question concrète d’un autre quotidien pour toutes celles qui, quelle que soit la communauté d’origine, veulent vivre avec les mêmes droits que les hommes. Autant dire que notre solidarité avec les femmes et le peuple d’Iran contre la tyrannie des mollahs intégristes ne peut qu’aider à sortir notre monde d’une tendance barbare qu’on aurait voulu voir enterrée.

Yvon Huet

 
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