L’article 24 de la proposition de loi « sécurité globale » a cristallisé les inquiétudes légitimes de très nombreux citoyens. Cet article créait un nouveau délit : la diffusion, par tout moyen, de « l’image du visage ou tout autre élément d’identification » d’un policier ou d’un gendarme en intervention pouvait valoir à son auteur un an de prison et de 45 000 euros d’amende. Devant le tollé général, les déclarations de responsables politiques, y compris du président de la République, avaient laissé penser que celui-ci serait sans doute retiré, à tout le moins vidé de sa substance.
Mais l’article 18 de la loi « séparatismes » reprend les éléments de l’article contesté. Et, selon le bâtonnier de l’ordre des avocats de Paris et le secrétaire général de Reporters sans frontières, cette nouvelle disposition pourrait même se révéler pire pour les journalistes « parce qu’elle ne s’inscrirait pas dans la loi de 1881 et empêcherait la presse de bénéficier des garanties procédurales qu’elle implique ».