TOP 14
Difficilement, mais avec maîtrise, l’USAP s’impose face à Vannes avec le bonus offensif (32-13).
Peu avant la mi-temps les nuages ont encore laissé échapper quelques grosses larmes comme pour rappeler, s’il en était encore besoin, la catastrophe subie par nos amis de Valencià. Les délégués d’une penya Usapiste de Valencià Els Valencians étaient présents au stade pour partager la minute d’applaudissements en hommage aux victimes de la tragédie. Les représentants, très émus, de cette penya qui regroupe tout de même une trentaine d’adhérents, n’avaient visiblement pas la tête à assister à un match de rugby et encore moins à encourager leur USAP. « La pluja no sap ploure » chante depuis 1983 le chanteur valencian Raimon. La pluie ne sait pas pleuvoir ! S’il pleut trop peu c’est la sécheresse, s’il pleut trop c’est la catastrophe. Il n’y pas de juste milieu dans nos régions.
Les Vannetais un peu vaniteux
Oh non ! Ce n’étaient pas les explosions de joie habituelles. Comme il est aisé de comprendre les supporters de l’USAP qui avaient pourtant bien rempli la cathédrale. Tout est resté relativement feutré. Et pour cause ! D’autant que les Vannetais avaient opté pour un jeu hyper restreint avec beaucoup de chandelles et peu de ballons envoyés à leurs lignes arrières. Ce qui a empêché les joueurs catalans d’exprimer clairement le jeu offensif qu’ils affectionnent et le supporter de s’enflammer. « Nous venons à Perpignan pour gagner et ramener quatre ou cinq points » avaient déclaré, sans fausse modestie, les visiteurs Vannetais. Piqués au vif, les joueurs de l’USAP ne l’entendaient, bien entendu, pas de cette oreille. Et nos amis Bretons sont repartis la tête à l’envers. L’histoire ne dit pas ce qu’il est advenu de leurs chapeaux ronds…
La maîtrise des Catalans
Sans s’affoler, les sang et or ont su conduire leur jeu et contrer à merveille un adversaire dont le rendement s’étiola au fil des minutes. L’USAP n’a laissé, lors de ce match, que peu de place au doute. Et ce ne sont pas leurs deux essais refusés en première période qui ont changé leur façon de conduire le jeu. Pourtant, il y aurait eu matière à s’énerver, alors que l’arbitre du match avait déjà validé et permis la transformation de ces essais. Mais, bien planqué dans sa cage de verre, existe un arbitre vidéo qui, un œil sur ses écrans, décide d’intervenir et de trouver que certains œufs ont du poil. Vous vous souvenez certainement du fameux coin volant à Castres ?
Mais oui, c’était déjà lui ! Sûrement un adepte, car il l’a ressorti aux Catalans, ce coin volant que personne ou presque ne connaissait. Par contre, lors de certains autres matchs, cette faute n’est pas signalée. Alors ? Pourquoi les essais de l’USAP sont-ils passés systématiquement au microscope par l’arbitre vidéo ? Bof ! Pas de panique chez les sang et or qui se remettent aussitôt à l’ouvrage. Et plutôt bien, car les Catalans inscrivent trois essais supplémentaires, obtenant celui du bonus offensif à deux minutes de la sirène. Le propre d’une équipe solide dans son jeu et dans sa tête.
Et pourtant, l’USAP enregistrait l’absence de 17 joueurs blessés. La densité de son effectif a sauvé le club doyen.
Quinze jours de vacances bien méritées
Bien évidemment, certains joueurs catalans ne pourront pas être sur pieds le 23 novembre, date de reprise, mais d’ici là, l’USAP pourra compter sur le retour de quelques blessés. Avec autant d’absences dont certaines de longue durée, il était quasiment inimaginable que les Catalans puissent atteindre cette trêve à l’honorable neuvième place. Imaginez d’autre part que la première réception (Montpellier) ait pu se jouer dans le cocon d’Aimé Giral et non sur le stade très impersonnel de Béziers. L’USAP serait, peut-être dans les six premiers !
Avec 19 points au compteur cette année contre 8 points à pareille époque la saison dernière, même si les confrontations ne furent pas les mêmes, les Catalans peuvent aborder la fin de la phase aller (plus difficile) avec un réel optimisme.
Fins aviat !
Jo Solatges