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Dans sa cathédrale et sur sa nouvelle pelouse… bénite, l’USAP ragaillardie atomise Clermont (33-3).
Chaque président de club a ses petites manies, ses petites marottes. Max Guazzini, l’un des premiers présidents du Stade Français, avait revêtu un fauteuil du vestiaire de son équipe d’une robe de Dalida, son amie chanteuse, qu’il faisait écouter à ses joueurs avant d’entrer sur la pelouse. Le président de l’USAP François Rivière, peut-être pas fan de Dalida, s’est contenté, pour l’inauguration de la pelouse hybride d’Aimé-Giral, d’un bol d’eau bénite et d’une branche de laurier… en espérant que ses joueurs en seraient couverts un peu plus tard.
Ce n’était pas la même USAP qui avait foulé la pelouse de Béziers quinze jours auparavant. La pelouse n’était pas la même non plus ! Est-ce cette envie de goûter à… cette nouvelle herbe (et plastique) qui a fait que les joueurs catalans se sont transcendés ? Sûrement, mais aussi le fait qu’une quatrième défaite en quatre matchs aurait jeté le trouble dans la tête du microcosme sang et or, du président aux coachs en passant par les joueurs, mais aussi chez les supporters qui attendaient mieux en début de saison qu’un petit point de bonus défensif à l’issue des trois premières journées.
Que deviendra le pesage ?
Les supporters avaient répondu présents tôt en début d’après-midi, même très tôt. En particulier les habitués du pesage qui ne voulaient pas passer l’après-midi à regarder le dos de leurs voisins. La main courante toute neuve et bien blanche était déjà bien garnie une heure et demie avant le coup d’envoi. Tout un chacun savait qu’à partir du troisième rang, impossible de voir quoi que ce soit à cause de la nouvelle pente quasi inexistante sauf à suivre le match sur le grand écran. Impensable pour celui qui a décidé de venir au stade. Quant aux supporters de 1,80 mètre impossible de se glisser au-dessous de la tribune Desclaux sous peine de s’érafler le crâne. Problème, vous avez dit problème ! Possible, car des abonnements pesage ont été vendus à des supporters habitués des lieux, mais ces lieux ne leur permettent plus de voir le match. Attention, le supporter catalan est très versatile et ses réactions inattendues pourraient un jour se retourner contre le club même s’il l’adore. Veut-on dans les saisons prochaines faire disparaître ce lieu de convivialité ? S’ils n’ont peut-être pas tout vu, les supporters du pesage ont tout de même entendu chaque clameur accompagnant les performances de leurs favoris.
Une victoire à la Pyrrhus
C’est ce que pensent certains à l’issue de ce magnifique match de l’USAP. Les Catalans ont su mêler agressivité dans les rucks, vitesse dans l’exécution de leurs mouvements, mais aussi une grande précision dans tous leurs gestes. Le tout bien enveloppé dans un jeu au pied très efficace, à l’image d’Antoine Aucagne, appelé à devenir la coqueluche des supporters, s’il réédite de telles prestations. Et même si sont encore nés des problèmes à la réception de certains renvois et quelques ballons perdus en touche (le vent ?) force est de constater que les sang et or ont produit un jeu de qualité, de grande qualité même parfois, qui fait encore plus regretter les prestations en demi-teinte des trois premiers matchs. Une amertume ! La grave blessure de Posolo Tuilagi qui devrait le tenir éloigné des terrains jusqu’au printemps, celle de Jacobus Van Tonder, peut-être aussi grave question indisponibilité et à un degré moindre celles de Jake McIntyre ou autre Giorgi Béria. Des problèmes dus à la nouvelle pelouse ? Sûrement pas, car d’après les joueurs catalans, cette surface fluidifie et accélère leur jeu. De bon augure pour les prochaines réceptions.
La saison de l’USAP est-elle véritablement lancée ? Tout un chacun pense que oui, mais ce ne sera le cas que si les sang et or le confirment ce samedi par une nouvelle victoire face à Pau dans la Cathédrale à l’herbe bénite.
Fins aviat !
Jo Solatges