Tragique anniversaire
Le mercredi 7 janvier 2015 à 11h30, l’impensable, l’innommable prenait corps dans les locaux de Charlie Hebdo. Rappel des faits.
Deux hommes armés, Saïd et Chérif Kouachi, liés à Al-Qaïda dans la péninsule arabique ont fait irruption lors de la conférence de rédaction de Charlie Hebdo, tuant douze personnes, dont plusieurs figures emblématiques du journal comme Charb, Cabu, Wolinski et Tignous, ainsi que deux policiers. Onze autres personnes furent blessées, dont quatre grièvement.
Les victimes décédées le 7 janvier 2015
Membres de l’équipe de Charlie Hebdo :
Stéphane Charbonnier (Charb), directeur de publication et dessinateur.
Jean Cabut (Cabu), dessinateur.
Georges Wolinski, dessinateur.
Bernard Verlhac (Tignous), dessinateur.
Philippe Honoré (Honoré) , dessinateur.
Bernard Maris (Oncle Bernard, économiste et chroniqueur.
Elsa Cayat, psychanalyste et chroniqueuse.
Mustapha Ourrad, correcteur.
Autres victimes :
Michel Renaud, invité de Charb, fondateur du festival Rendez-vous du Carnet de Voyage.
Frédéric Boisseau, employé de maintenance présent sur les lieux.
Ahmed Merabet, policier en patrouille abattu dans la rue devant les locaux.
Franck Brinsolaro, policier chargé de la protection de Charb.
La rédaction de Charlie Hebdo se sentait menacée. Depuis plusieurs années en raison de son travail satirique et de ses caricatures, notamment celles du prophète Mahomet. Plusieurs événements ont alimenté cette sensation de menace. En 2011, après la publication des caricatures de Mahomet, le siège de Charlie Hebdo avait été attaqué. Un cocktail Molotov ait été jeté sur les locaux du journal, provoquant un incendie. La rédaction de Charlie Hebdo vivait dès lors sous la pression constante de la menace terroriste. Des policiers étaient assignés à leur protection, dont Charb, en raison des menaces de mort dont il était la cible.
Charb, affirmant que la liberté d’expression était un principe fondamental, avait notamment expliqué que le journal continuerait à publier des caricatures de Mahomet. En 2012, il avait même évoqué la possibilité d’une attaque violente contre le journal. L’attentat de janvier 2015 en fut l’issue tragique.
L’onde de choc s’est immédiatement répandue en France et dans le monde. Partout, des millions de Français se rassemblaient dans les rues sous un seul cri pour la liberté d’expression :
« Je suis Charlie »
L’attentat de Charlie Hebdo reste une plaie ouverte. Il symbolise la fragilité mais aussi la force des valeurs démocratiques face à l’obscurantisme.
Evelyne Bordet