LE TRAVAILLEUR CATALAN

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Arménie-Azerbaïdjan

Conséquence indirecte de la guerre en Ukraine, la guerre pour le Haut-Karabakh entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan redouble d’intensité.

La dernière guerre pour le Haut-Karabakh entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan n’a défrayé la chronique qu’une quarantaine de jours en 2020. D’autant plus qu’elle s’était conclue par un cessez-le-feu en novembre 2020 sous l’égide de la Russie. Mais, guerre en Ukraine oblige, peu de médias rendent compte de la reprise et de l’intensification du conflit entre les deux pays depuis décembre 2022 

 Le Haut-Karabakh est une enclave arménienne coincée entre deux pays qui en revendiquent la souveraineté. L’Arménie et l’Azerbaïdjan ont fait partie de l’URSS dès sa création en 1922, mais en 1936 Staline a décidé de rattacher le Haut-Karabakh à l’Azerbaïdjan. Les tensions sont restées larvées jusqu’à l’implosion de l’URSS en 1991 et la proclamation d’indépendance du Haut-Karabakh. La première guerre arméno-azéri (1991-1994) pour ce territoire s’est terminée par l’amputation d’un tiers de sa superficie.

Les interactions

Les pays frontaliers, Russie, Turquie et Iran, sont impliqués dans le conflit.

La Turquie, vu le génocide arménien de 1915, soutient l’Azerbaïdjan. Erdogan y voit même l’occasion d’une extension territoriale, martelant à l’envi que les populations de la Turquie et de l’Azerbaïdjan sont « un seul et unique peuple ». C’est fort du soutien turc, que l’Azerbaïdjan a repris l’offensive et contrôle le corridor de Latchine – contrairement aux accords de 1994- coupant tout approvisionnement pour les 120 000 Arméniens de l’enclave, désormais « proches de la disette » et perçu par le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, comme une « tentative de nettoyage ethnique ».

L’Iran soutient l’intégrité territoriale azéri, mais l’intervention d’Israël, son ennemi juré, aux côtés de la Turquie passe mal.

La Russie soutient en principe l’Arménie. C’est Moscou qui a obtenu le cessez-le-feu de 2020, réaffirmant sa position de gendarme du Caucase, et a déployé 2000 soldats censés protéger les Arméniens du Haut-Karabakh. Mais depuis l’élection de Pachinian, ministre libéral qui a chassé les apparatchiks, les relations avec le Kremlin se sont refroidies. De plus, la guerre en Ukraine a changé la donne. Poutine a mis toutes ses forces contre l’Ukraine et n’a plus les moyens militaires d’assurer la sécurité des Arméniens.

En désespoir de cause, l’Arménie se tourne vers les Occidentaux. L’Union européenne a envoyé une première mission en octobre 22, puis en février 23. Des tentatives de négociations ont eu lieu le 4 mai à Washington, puis le 14 mai à Bruxelles. En vain.

En attendant, et comme toujours, ce sont les peuples qui souffrent.

Anne-Marie Delcamp

 
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