LE TRAVAILLEUR CATALAN

Après les paniers uniformes abandonnés, voilà venir le temps du trimestre anti-inflation ou l’hymne de la malbouffe. 

Le 6 mars dernier le ministre de l’Économie Bruno Lemaire annonçait l’accord passé « avec l’ensemble des grands distributeurs sur les prix de grande consommation qui permettra d’avoir les prix les plus bas possible sur un certain nombre de produits du quotidien pendant une durée d’un trimestre ». Notons à toutes fins utiles que les prix ont augmenté en moyenne de 14,8% entre janvier 2022 et janvier 2023. Le trimestre anti-inflation est donc lancé et mis en place depuis le 15 mars jusqu’au 15 juin. Après avoir expliqué que ces grands distributeurs, dans leur grandeur d’âme, vont réduire leurs marges et faire des sacrifices représentant des centaines de millions d’euros, il continue et avoue que chaque distributeur est libre de choisir les produits qui seront concernés, sous prétexte du libre commerce et enfin que les produits seront signalés par un logo anti-inflation tricolore. Cocorico ! 

En quoi consistent ces paniers ? 

L’association UFC-Que choisir fait paraitre son enquête sur les produits concernés avant même cette annonce puisque chaque enseigne avait déjà lancé son opération. En ce qui concerne l’alimentation, les sucreries, l’alcool et les produits transformés dont les valeur nutri-score sont entre D et E sont mises en avant, alors que les légumes frais, viandes et poissons ne sont pas à l’honneur. Depuis le lancement du trimestre anti-inflation, la même association révèle qu’à nouveau tout cela n’est qu’un effet de communication. Encore une fois les produits trop gras ou trop sucrés sont en avant. Si le consommateur souhaite des légumes, il les aura surgelés et, de préférence, dans la marque de l’enseigne. Par contre certaines enseignes font un réel effort et apposent leur logo tricolore sur des cintres…, produit essentiel dans cette période de crise. D’autres feront un effort sur des couches pour bébé, mais seulement entre 3 et 6 mois. Pour les nouveaux-nés ou les plus grands, il faudra payer le prix fort.

Mais alors cette opération associe-t-elle la lutte contre la malbouffe et lutte contre l’inflation ? Il semblerait que si vous n’avez pas le bon porte-monnaie, il faudra attendre pour manger sainement, mais votre dressing sera bien rangé ! 

« S’ils n’ont pas de pain qu’ils mangent de la brioche » 

Anne Guichet

 
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