LE TRAVAILLEUR CATALAN

Cinéma

Une prouesse cinématographique signée Vincent Perez : Réaliser un film historique avec de l’escrime qui ne plonge pas dans le cliché « Cape et d’épée ».

C’est à travers des affaires d’honneurs réglées par les duels, dans un Paris du XIXe siècle qui panse encore ses plaies de la défaite de 1870, qu’on découvre, avec plaisir, Marie-Rose Astier de Valsayre. Féministe, elle se bat pour les droits des femmes et leur émancipation. Cultivée, pertinente et impertinente, elle manie aussi bien la plume que l’épée. Personnage français haut en couleur, socialiste révolutionnaire, cette journaliste, compositrice apparaît comme un modèle à découvrir, ce film y participe grandement.

Une réalisation risquée

Disons-le franchement, même s’il vole un peu la vedette de l’actrice à la fin du film, pour se mettre en scène lors du duel final, Vincent Perez nous sert un long-métrage français historique, aux décors précis, qui donne une saveur toute particulière à cette fin de XIXe siècle. Les costumes détaillent cette précision, d’autant qu’ils demeurent « la clé de voûte » de la bataille de la protagoniste principale ! La musique discrète, quant à elle, sert son thème principal de façon poignante et permet à la bande son historique de charger d’avantage l’ambiance sale et tortueuse de notre capitale. 

Et puis, il y a l’escrime…

Même si on assiste à un duel aux pistolets, « une affaire d’honneur » reste un film basé sur l’escrime. Les néophytes ne décèleront pas les failles techniques de certains duels, car dans la globalité, encore une fois, Vincent Perez appuyé par une équipe compétente, a su mêler les artifices des réglages cascades et la réalité du combat ! Froide réalité mise en scène qui nous oblige à détourner le regard lors un coup d’épée mortel. 

Difficile, quand même, de s’escrimer entre réalité et fiction quand on construit un film historique. Saluons en trois temps la prouesse. Finalement, la réalisation mise d’avantage sur des « gueules » et des jeux d’acteurs plutôt que des têtes d’affiches, et c’est aussi ce que l’on aime dans le cinéma français. Le maître d’armes, Clément Lacaze, personnage marqué et taciturne, joué par Roschdy Zem, emballe l’ensemble du film par sa froideur d’une guerre qui l’a profondément marqué. Un film à découvrir, et en particulier les combats engagés de Marie-Rose Astier (Doria Tillier), même si le colonel Louis Berchère (Vincent Perez) et le Maître Lacaze lui volent la scène finale du film. 

Olivier Patrouix Gracia

 
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