
USA
La guerre commerciale lancée par le président américain ne relève pas de la folie, mais bel et bien d’une stratégie réfléchie dont le seul objectif est de sauver la domination impérialiste du dollar.
Les USA ont une dette faramineuse de plus de 3000 milliards de dollars financée par le reste du monde, à travers la suprématie de leur monnaie dans les échanges internationaux. Or l’arrivée sur le devant de la scène de pays comme la Chine et les pays émergeant (Inde, Brésil, pays d’Asie du Sud Est) rebat les cartes. Le développement du capitalisme mondialisé a été une volonté, en particulier des Américains, mais pas que. Dans les années quatre-vingt, il s’agissait de faire produire les biens de consommation courante, ainsi que les produits industriels, par des pays à coût de main d’œuvre très bas. Ce fut la démolition du tissu industriel dans les pays occidentaux, au nom de la concurrence et des prix bas. Le capital a vu alors ses profits exploser, pendant que le chômage progressait et que le tissu industriel s’effondrait en Occident.
Les conflits d’intérêts s’amplifient au niveau mondial. La Chine a particulièrement bien su profiter de cette occasion. Elle ne s’est pas contentée de produire pour le marché mondial, mais a aussi développé une industrie tournée vers son immense marché intérieur et a tissé des relations avec les autres pays émergeant, en particulier en poussant à la création de la communauté des BRICS. (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). Cette nouvelle donne remet en question la domination sans conteste de l’Amérique. Face à cette situation, Trump a fait campagne sur le retour des industries dans son pays et a choisi l’arme des droits de douane pour y arriver, développant en même temps une idéologie fascisante en politique intérieure, à l’image des partis d’extrême-droite dans de nombreux pays occidentaux. La crise du capitalisme s’expliquant, pour lui, par la faute d’une immigration massive, d’une concurrence déloyale et d’une nécessité de continuer à imposer le leadership américain sur la planète.
Une volonté d’imposer un capitalisme totalitaire
La brutalité des mesures prises au niveau des droits de douane au plan international, la politique de liquidation de l’administration fédérale à l’intérieur, avec les coupes sombres dans les budgets qui touchent à la protection sociale (santé, éducation, aides aux plus pauvres) montrent, à l’évidence, aux USA, comme dans le reste des pays occidentaux, que les capitalistes entendent continuer à s’enrichir sur le dos des populations, en continuant à piller les richesses nationales et à détourner, à leur profit, les fruits du travail des salariés. Cette politique de prédation s’accompagne d’une dangereuse course aux armements qui met en danger la paix mondiale et contribue à la destruction de la nature. Trump n’est pas fou, il est dangereux, pour les Américains comme pour le reste du monde.
Roger Rio