LE TRAVAILLEUR CATALAN

Lors de cette finale de la Ligue des Champions, on a pu assister à des violences gratuites de la part des forces de l’ordre dont on été victimes principalement les supporters de Liverpool.

Ces violences ont été justifiées par la découverte de milliers de faux billets. L’UEFA n’a pas cru bon, pour des raisons d’économie, de fabriquer des billets infalsifiables. D’après Gérald Darmanin, le ministre de l’intérieur, il y en aurait eu entre 35.000 et 40.000, la moitié de la capacité du stade de France où a eu lieu le match (en réalité 2.800 ont été détecté d’après RMC ce qui déjà considérable).

À partir de cette instant les forces de l’ordre ont cru bon, sous les ordres du Préfet Didier Lallement (bien connu des Gilets Jaunes), de sortir les gaz lacrymogènes et d’asperger l’ensemble des supporters anglais sans distinction empêchant ceux qui avaient de bons billets de rentrer.

La maire de Liverpool, Joanne Anderson a sévèrement tancé l’art de recevoir à la française. « Je suis dégoûtée par la gestion épouvantable et le traitement brutal des supporters du FC Liverpool par la police française » a-t-elle déclaré.

Comment en est-on arrivé là ?

La manière dont a été géré ce match est, pour le sociologue Sébastien Louis(1), symptomatique d’une politique qui joue uniquement la carte du libéralisme : « Nous avons un État qui mise sur le privé et, comme cela se fait dans l’éducation ou la santé, entraîne une paupérisation de la sécurité. Où l’on confie à des gens qui n’ont aucune formation la gestion de foules sportives. »

Les autorités françaises sont donc les principales responsables de ce fiasco. « Nous avons vu là un amateurisme qui frise l’indécence », considère Sébastien Louis qui salue en revanche le sang froid des supporters de Liverpool. « Ils ont su faire face à une organisation défaillante et ont été les rares acteurs exemplaires dans cette soirée. C’est eux qui ont permis d’éviter un drame. »

Le chercheur rappelle qu’il existe un rapport(2) sur la sécurité dans les stades, auquel il a collaboré avec Marie-George Buffet et Sasha Houillé, rapport qui a été le fruit d’un travail de concertation avec les représentants de supporters. « Mais il a été enterré ! », déplore-t-il.

Dominique Gerbault

(1) Sébastien Louis est professeur d’Histoire-Géographie et de Sociologie à l’Ecole Européenne de Luxembourg. Diplômé de l’Université de Perpignan où il a obtenu, en février 2008, son Doctorat d’Histoire en présentant une thèse sur les supporters ultras en Italie. (2) https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/rapports/micsuppor/l15b2984_rapport-information#

 
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