Analyses. Les élections locales offrent un vrai sujet de réflexion aux états-majors politiques, tant les résultats que les perspectives pour la suite.
La situation à l’issue du premier tour de scrutin des élections régionales et départementales ne manque pas de susciter réflexions et réactions des responsables politiques. Le taux colossal de l’abstention est naturellement au cœur des préoccupations, avec des appréciations diverses selon la façon dont il affecte tel ou tel parti. Ainsi, Jean-Luc Mélenchon peut-il affirmer « une démocratie sans électeur n’est pas une démocratie. » Le très droitier Dupont-Aignan déclare : « Notre démocratie explose en vol ! » Toujours à droite, UDI et LR mettent l’abstention sur le dos de la politique macroniste, oubliant peut-être un peu vite que leurs formations ont aussi quelque responsabilité dans le marasme actuel. Accusant le coup, le RN accuse , « le gouvernement a manqué à son obligation de mobilisation civique. »
Pour LREM, le temps de battre sa coulpe serait-il venu ? Stanislas Guerini déplore bien sûr l’abstention, qualifiée, de « coup de semonce démocratique » et enchaîne « il y a des raisons conjoncturelles. Mais il y a aussi des raisons plus profondes que nous, responsables politiques, devons savoir entendre. »
Dans le même temps, Fabien Roussel pour le PCF et Olivier Faure pour le PS préfèrent s’attacher au fait que la gauche ne se tire pas trop mal de l’échéance. Pour le premier « cette élection montre que la politique du gouvernement est largement sanctionnée. Ce sont les listes de gauche qui portent les exigences du pouvoir d’achat, de service public, de santé. » Pour le second « ce scrutin montre qu’il y a une gauche qui a la possibilité de retrouver le chemin du pouvoir. C’est un espoir extraordinaire. » Chez EELV, en Île de France, l’heure est à la discussion entre les forces de gauche en vue « d’une grande coalition de gauche vers la transition écologique. »