LE TRAVAILLEUR CATALAN

©Yvon Huet-2000 manifestants à Perpignan
Mobilisés pour les salaires et les conditions de travail

27 janvier 2022. – 170 rassemblements organisés par huit organisations syndicales et de jeunesse, du jamais vu pendant une campagne électorale présidentielle. 

20 000 à Paris, 2000 à Perpignan et des dizaines de milliers de manifestants répartis sur tout le territoire, se sont rassemblés derrières des banderoles qui expriment le mécontentement et la colère des salariés de tous les secteurs de l’activité publique ou privée. De Thales à Dassault à Bordeaux aux salariés de la restauration ferroviaire en passant par les salariés de la propreté à Cherbourg, sans compter ceux de l’énergie en grève à 51% contre le coup de force du gouvernement et la mobilisation des personnels de santé et d’aide à la personne, on n’en peut plus d’être pris « pour des billes ». Le mouvement fait donc mouche et les syndicats se sentent portés par la colère qui gronde partout, avec cette priorité claire et nette du pouvoir d’achat face à l’inflation galopante des prix, particulièrement ceux des produits de première nécessité dont l’essence, sachant que des millions de Français ne peuvent pas se passer de leur voiture pour aller travailler et répondre aux urgences de leur vie quotidienne. Autre caractéristique du mouvement, la volonté de sortir des tentations de l’entre soi, qu’il soit professionnel ou générationnel, ce qui donne la mesure d’un mouvement en profondeur.

Dynamique de l’union

Chaque organisation a bien sûr ses points de référence. Côté CGT on insiste particulièrement sur le seuil minimal au-dessous duquel on ne peut pas vivre décemment, dans les conditions aujourd’hui, à savoir 2000 € brut. L’urgence ressentie est telle que ceux qui ont décidé de ne pas baisser les bras ne veulent pas être les otages de promesses électorales non tenues pour des raisons que vous expliqueront les experts patentés de la finance sur les plates formes médiatiques. Côté FSU, on insiste sur la nécessité de redonner aux personnels de l’éducation nationale les moyens pour assurer un parcours de formation décent et motivant pour les jeunes citoyens. Ils revendiquent à leur façon un changement profond du rapport entre la société et le monde de l’école, au même titre que ceux qui, dans toute la fonction publique, tiennent le coup dans ces missions que FO revendique avec détermination dans les manifestations. C’est sans compter l’apport des syndicalistes de Solidaires qui n’hésitent pas à revendiquer partout l’impossible, parce qu’impossible n’est ni Français ni humain, avec des salaires décents plutôt que des primes à répétition qui, le jour de la retraite, ne sont pas prises en compte dans le parcours de vie professionnelle. 

Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, a ainsi exprimé, dans ce que nous pouvons considérer comme une conclusion provisoire, l’état d’esprit ambiant : « On ne va pas attendre, ni le 10 avril, ni le 24 avril. C’est maintenant qu’il faut augmenter les salaires et partout dans toutes les branches. »

Yvon Huet

 
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