Intervention d’Hervé Bégué, président de “Cultures de Paix”

Nous sommes réunis ce soir à l’initiative de l’association Cultures de paix et des organisations qui la composent, rejoints par un certain nombre d’autres organisations. Nous sommes engagés pour une paix juste et durable dans le monde entier.

Nous luttons contre les États aux visées impérialistes, les marchands de canons et les fauteurs de guerre qui sévissent à travers le monde…

Le 7 octobre dernier un pas de plus a été franchi dans l’horreur et la barbarie, avec des actes terroristes perpétrés par le Hamas envers le peuple israélien, 1400 Israéliens et d’autres nationalités ont été sauvagement assassinés, hommes, femmes, enfants et même des bébés. Nous condamnons ces actes avec la plus grande fermeté, sans ambigüité, rien ne peut les justifier.

Ce n’est pas un acte de résistance qu’a commis le Hamas, c’est un acte de barbarie.

À cette barbarie, le gouvernement israélien répond par un déluge de feu, par un blocus total, par une punition collective qui s’abat sur le peuple gazaoui.

Combattre ceux qui ont perpétré ces massacres ne peut se faire en bombardant aveuglement la population palestinienne de Gaza. Lorsque l’on bombarde un tout petit territoire peuplé de plus de deux millions d’habitants, on ne le fait pas sans tuer des innocents.

C’est la démesure dans l’horreur. À la haine du Hamas, organisation terroriste islamiste, répond la haine d’un gouvernement d’extrême droite israélien.

Expliquer n’étant en rien justifier, mais tenter de comprendre.

Depuis 75 ans, les droits des palestiniens, leur droit à l’existence et le droit à un État sont niés. Ils vivent la colonisation et l’annexion de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est. Leurs conditions de vie sont insupportables. Les gouvernements de tant d’États, à commencer par le nôtre, la France, les ont abandonnés à leur sort, victimes d’humiliations quotidiennes, de discriminations, de privations par le gouvernement israélien.

Nous sommes solidaires du peuple palestinien et du peuple israélien.

Nous refusons que des innocents payent l’affrontement entre un pouvoir d’extrême droite, qui se discrédite auprès de ses concitoyens et une organisation islamiste qui n’offre aucun avenir aux Palestiniens.

Nous appelons la France à peser de toutes ses forces pour faire respecter le droit international, pour faire libérer les otages et protéger les populations civiles.

Elle s’en grandirait plutôt que d’arrêter le secrétaire de l’UD CGT du Nord, comme exemple pour empêcher la liberté d’expression et la solidarité vis à vis des peuples d’Israël et de Palestine.  

En ce moment même se tient, au Sénat, un débat sur la situation au Proche Orient. Nous demandons à nos sénateurs, comme nous le demandons au préfet, qu’ils interviennent auprès du président de la République et du gouvernement français pour qu’ils agissent fermement pour un cessez le feu immédiat impliquant l’arrêt des bombardements et de toutes les opérations militaires, et pour la levée du siège et du blocus de la bande de Gaza.

Il n’y aura pas de paix durable sans justice. Les Pays, dont la France (membre du Conseil de sécurité de l’ONU), doivent agir avec résolution et peser de toutes leurs forces pour faire respecter le droit international.

Devant le risque d’extension du conflit, nous demandons l’application des résolutions de l’ONU impliquant, le retrait par Israël des territoires occupés et l’arrêt de la colonisation et la reconnaissance de deux états israélien et palestinien.

Il n’y aura pas de paix durable dans cette région sans l’existence de deux peuples, deux pays qui puissent vivre dans la paix et la concorde.

Permettez-moi de terminer mon propos par un court extrait du chant de la paix de Louis Aragon :

Cessez partout le feu sur l’homme et la nature

Sur la serre et le champ les jardins les pâtures

Sur la table et le banc sur l’arbre et la toiture

Sur la mer des poissons et celle des mâtures

Sur le ciel où l’audace et l’oiseau s’aventurent

Sur le passé de pierre où rêve la sculpture

Sur les choses d’ici sur les choses futures

Sur le cœur dans le cœur qu’une mère défend

Cessez le feu sur la femme et l’enfant.

Hervé Bégué.