
Israël
Invité par Nétanyahou, Jordan Bardella a visité le Mémorial de la Shoah à Jérusalem, lieu qui rappelle clairement les racines antisémites du RN.
La mine grave, Jordan Bardella fixe les visages de ceux que Jean-Marie Le Pen qualifiait de « point de détail dans l’histoire de la Seconde Guerre mondiale ». Prise dans la salle des noms du musée de la Shoah Yad Vashem, la photo publiée sur son compte X laisse apparaître les victimes de l’horreur nazie au-dessus de la tête du président du Rassemblement national. Autour de lui, des centaines de livres recouvrent les murs de la pièce. Les noms des 6 millions de Juifs tués par les nazis y sont inscrits pour l’éternité. Six millions de Juifs dont on salit la mémoire en rouvrant, pour une visite privée en fin de journée, les portes de Yad Vashem à l’eurodéputé français, afin qu’il puisse ripoliner l’histoire pétainiste de son parti, laquelle appartient selon lui à un « passé » révolu.
Et ce, même si le RN compte, par exemple, dans ses rangs le député Frédéric Boccaletti, qui a tenu une librairie négationniste à Toulon, un fait que Jordan Bardella qualifie de mensonge.
180 millions de documents
À l’inverse du gouvernement israélien, Yad Vashem et ses cent quatre-vingts millions de documents ont de la mémoire. Le musée détaille, pièce après pièce, les abominations commises entre 1933 et 1945 par les nazis et les extrêmes droites européennes collaborationnistes, notamment françaises. Le gouvernement israélien, toute honte bue, se fait le complice des fascistes venus des quatre coins du monde qui n’ont de cesse de réécrire l’histoire, en tentant de minimiser l’ampleur des massacres commis durant la Shoah, tout comme aujourd’hui Netanyahou tente de justifier le génocide des Palestiniens. Tous ces petits calculs politiciens sont une insulte à la mémoire des victimes, juives hier, palestiniennes aujourd’hui. La lutte contre toute forme de révisionnisme et de résurgence du fascisme est plus que jamais essentielle pour l’avenir de notre pacte républicain.
Roger Rio