Solidarité
Rencontre aux Restos du cœur pour prendre le pouls de la situation des précaires du département.
Comment sont organisés les Restos du cœur dans les P.-O. ?
Nous avons 600 bénévoles et 21 centres de distribution alimentaire, dont 4 sur Perpignan, ainsi qu’un bureau et un entrepôt. Et nous avons un centre itinérant dit « camion du cœur » en direction des sans domicile fixe qui intervient pour l’instant sur 7 communes « blanches » en Vallespir, dans la vallée de l’Agly et à Perpignan sur Saint- Assiscle et dans le quartier nord de la ville. Il sert environ 350 repas par jour et 300 petits déjeuners. Mais la distribution alimentaire n’est qu’une partie de notre action. Nous avons ouvert en 2008 un accueil Bébés du cœur. Nous sommes en train de récolter des jouets, en partenariat avec l’agence immobilière Orpi depuis 8 ans, qui nous permettra d’égayer un peu le Noël des enfants des familles en difficulté. Nous organisons aussi des cours de français pour favoriser l’intégration.
Mais les centres de distribution nous permettent surtout de développer un rôle qui nous paraît essentiel : favoriser l’écoute et la confiance. Nous pouvons aussi apporter une aide financière ponctuelle via un microcrédit voire une aide dans la recherche de formations.
Que pouvez-vous nous dire sur les bénéficiaires ?
Nous avons relancé la campagne le 22 novembre. En une semaine, nous avons eu une augmentation de 23% de demandes par rapport à l’an dernier. Un chiffre énorme, révélateur des difficultés accrues par l’inflation. Le nombre de jeunes de moins de 25 ans est aussi en hausse. Il atteint 40% des bénéficiaires au niveau national. Il y a aussi de plus en plus de retraités. Ce sont des gens qui n’ont pas de dette. Mais qui une fois payés le loyer et leurs factures n’ont plus de quoi se nourrir. C’est un crève-cœur de les voir gênés, voire honteux de faire appel à nous.
Votre dernier mot ?
On se croit tous à l’abri. Mais la dégringolade est vite arrivée. Un licenciement, un divorce, ça peut arriver à n’importe qui.
Anne-Marie Delcamp
Rencontre…
Lors d’une des soirées organisée par l’association Les chœurs d’artichaut à Villelongue-de-la-Salanque, au bénéfice des Restos du Cœur, Romain Colucci a déclaré :
” Les Restos du Cœur sont les seuls restaurants qui voudraient fermer “.
