C’est le moment. Pour ceux qui le veulent bien. C’est aussi le moment pour les autres, qui se sont mis en retrait de la vie démocratique, qui se taisent et s’écartent. Et qui s’abstiennent… Exclus, méfiants, « dégoûtés ! ». C’est le moment d’échanger, de débattre, d’argumenter, d’apprendre, d’écouter, de soumettre aux autres, de confronter, de proposer. Loin de toute démagogie. Sans aucun doute, pour les millions de concitoyens que nous sommes, c’est le moment d’exister, pleinement. Et c’est heureux.
Quelques exemples et quelques questions viennent immédiatement à l’esprit.
Les inégalités. Le monde, les pays, la France ont-ils vocation à se développer en creusant à ce point les inégalités entre les peuples et entre les personnes ? La « fatalité » a-t-elle quelque chose à voir avec ça ? Les chiffres existent pourtant, indiscutables : depuis des décennies, le fossé s’élargit entre pauvres et riches dans des proportions importantes. Faudrait-il continuer ainsi ? On sent bien, là, que le débat doit s’engager entre tous, vraiment, sur cette question d’avenir. Les domaines des salaires et d’une fiscalité vertueuse se poseront, nécessairement. Le niveau de pauvreté est à ce jour devenu insupportable.
La réindustrialisation. Depuis une trentaine d’années, l’État n’a pas voulu intervenir lors de fermetures d’entreprises vitales, ni soutenir l’activité quand elle en avait besoin. Les délocalisations « financières » se sont alors multipliées, les abandons (sidérurgie, Alshtom et autres) se sont multipliés, engraissant les actionnaires, abandonnant les salariés, mettant en danger l’indépendance nationale et augmentant les émissions de Gaz à effet de serre (GES) dans les transports. Ceux d’aujourd’hui qui disent vouloir relocaliser étaient aux affaires, il n’y a pas si longtemps. Le débat s’impose, entre tous, au grand jour, en y incluant les possibles et nécessaires nationalisations.
Les services publics. Ces activités qui nous appartiennent, aux riches comme aux pauvres, aux ruraux comme aux citadins, ces services qui organisent l’égalité entre tous, sont peu à peu démantelés, affamés, « squelettisés » jusqu’à devenir inopérants ou presque. L’école, la santé, les finances publiques, La Poste… Doit-on se les réapproprier, pour répondre aux besoins, partout et pour tous ?
Enfin, l’environnement. L’air, l’eau, les sols, les forêts, l’agriculture de demain, l’énergie pour demain méritent eux aussi des débats contradictoires de qualité, dénués de démagogie. Pour l’instant, on peut remarquer que rien n’est dit sur la maîtrise publique, ni sur la perversité des intérêts privés dans le domaine de l’énergie. Les communistes portent la proposition d’un grand secteur public. Nous avons tous le devoir d’intervenir et de nous y intéresser.
Des exemples, donc. Vous l’aurez compris, il y en a beaucoup d’autres. Me viennent à l’esprit la dignité et la fraternité…