Chacun va, dans une semaine d’abord, exprimer ses choix pour l’avenir. Il y aura ensuite un second tour. Plus tard dans le calendrier, ce sera le vote pour élire les députés choisis, pour donner forme, couleurs et contenus à l’Assemblée nationale. Ce ne sera pas moins important. Le journal, notre journal s’est, en toute clarté, engagé en faveur de Fabien Roussel pour les présidentielles, et pour des candidatures uniques de la gauche dans chacune des quatre circonscriptions. La ligne éditoriale est assumée. Et elle n’exclut personne.

La question de la participation aux scrutins reste posée. Les efforts que les militants déploient depuis des mois pour convaincre, secouer, informer et « réveiller » la fibre citoyenne ne seront jamais vains. Il faut certainement poursuivre, et ce n’est pas facile. Le dégoût, la désespérance, la déception, la perte de confiance sont des sentiments qui, lorsqu’ils sont ancrés, peinent à disparaître. Celui d’être un paria oublié par la société toute entière en est un autre, plus fort encore. Nous devons l’affronter et respecter les femmes et les hommes qui en sont porteurs. Patiemment.

La question de la participation massive aux mouvements sociaux est, de la même manière, aussi posée à l’ensemble de la société. Syndicats, associations, collectifs éphémères se heurtent, souvent, à un désengagement des salariés, des colocataires, des administrés… Ils essaient pourtant, avec réussite parfois, d’y remédier, de rassembler, d’éclairer les enjeux et d’inviter à l’action réfléchie.

Ce sont les masses qui font l’histoire. Le philosophe barbu l’avait découvert, et il avait raison. Les sujets d’investigations et de luttes ne manquent pas pour l’avenir. La question alimentaire, l’évolution du climat, la justice sociale, la qualité et la proximité des services publics et bien d’autres sujets, tous porteurs de l’intérêt commun sont là, à explorer et à investir par le plus grand nombre de citoyens. C’est aussi l’enjeu de ce moment.