Céret
Une exposition temporaire est actuellement consacrée au grand peintre catalan au musée d’Art moderne de Céret. À ne pas manquer.
Sous la houlette du nouveau directeur et conservateur du musée, Jean-Roch Dumont Saint Priest, les événements se succèdent au rythme de la passion de la cité pour l’art pictural et sculptural qui, depuis plus d’un siècle, l’a fait briller au pied du Canigou. Antoni Tàpies est né en 1923 à Barcelone et y est décédé en 2012. Le musée a la chance de posséder quelques toiles auxquelles ont été ajoutées celles de la fondation Antoni Tàpies de Barcelone (partenaire de l’exposition). Il était donc tout naturel de fêter les cent ans du peintre avec éclat en cette fin d’année 2023 et d’y découvrir les programmations de 2024.
La matière en lumière
L’originalité de l’artiste, c’est essentiellement sa démarche d’opposition au classicisme de la représentation. Le peintre était avant tout un bâtisseur de la toile et un façonneur d’objets, partisan naturel des mouvements dadaïstes et surréalistes. « Il explore les matériaux de l’art : latex, émulsions, goudrons, huiles, marbres et pigments en poudre, résines, eaux-fortes au sucre et carborundum. Il a réalisé le Diptyque mural sur lave de Volvic en 1990 qui trouve sa place sous le porche du musée, lieu de transition entre le « dehors » et le « dedans » du musée, symbole d’ouverture à la ville », nous apprend Jean-Roch Dumont Saint-Priest.
Antoni Tàpies s’est inscrit dans une démarche de protestation artistique contre les clichés du conservatisme, jusqu’à une aversion particulière pour la période noire du franquisme en Espagne. Il a affiché sa sensibilité sous l’angle d’un engouement, à la fois pour la démocratie et pour l’épanouissement culturel d’une Catalogne à laquelle il était profondément attaché.
Antoni Tàpies est aujourd’hui une référence internationale. Ce grand as du graffiti sublimé a été primé et honoré tant par l’Espagne que par la France.
Yvon Huet