LE TRAVAILLEUR CATALAN

Gabon, Niger…

La politique menée par les divers gouvernements sous la Vᵉ République vis-à-vis des pays africains depuis leur indépendance dans les années 60 se traduit aujourd’hui par un fiasco total.

Le célèbre conseiller aux affaires africaines de De Gaulle, Jacques Foccart, surnommé le « prince des ténèbres » avait mis en place un système de contrôle des nouveaux États indépendants, quitte à utiliser les coups les plus tordus pour installer et maintenir au pouvoir les pires dictateurs. Dans cette zone d’influence de la France, ancienne puissance coloniale, il s’agissait avant tout de sauvegarder les intérêts des grandes entreprises, publiques ou privées, qui entendaient bien s’accaparer les richesses de ces pays : gaz, pétrole, uranium, diamants, bois, cuivre etc., tout cela au prix de nombreux coups d’État, téléguidés depuis la « cellule Afrique » de l’Élysée. Ainsi, les Bokassa, Bongo, Sassou-Nguesso, et autres Idriss Déby ont pu imposer des régimes de fer à leur population. C’était le temps béni des « barbouzes » et autres mercenaires qui se chargeaient des basses œuvres, comme ce fut le cas pour Ben Barka, (opposant historique au roi du Maroc, Hassan II) qui fut assassiné à Paris.

Une volonté de continuer à soutenir les autocrates à tout prix

Aujourd’hui, la France n’a pas d’autre choix que de faire profil bas, tant le rejet est grandissant parmi les populations et certains pouvoirs africains. Auteur d’un ouvrage au titre prémonitoire, France-Afrique : la rupture, maintenant ? publié en 2013, le chercheur et enseignant à l’Institut des relations internationales et stratégiques (Iris), Francis Laloupo, décrit « une rupture dans des conditions beaucoup plus conflictuelles que l’on pouvait imaginer il y a dix ans  ». Dans plusieurs pays, la donne est bouleversée : après deux décennies, de 1990 à 2010, marquées par ce que l’on a appelé « l’expérience démocratique », l’équilibre se trouve aujourd’hui mis à mal, voire rompu. Depuis le début des années 2010, l’émergence du terrorisme islamiste, surtout dans le Sahel, a profondément déstabilisé des régions entières. Pour Francis Laloupo, : « La France regarde toujours l’Afrique, qui n’a pas cessé d’opérer des mutations et des ruptures historiques, avec les yeux du passé. » Le regard du pays colonisateur, qui n’a pas disparu avec les indépendances : il s’agit d’un des griefs principaux que l’on entend dans les rues de Libreville, Ouagadougou ou de Bamako, mais aussi de Dakar ou de Niamey.

Roger Rio

 
Cet article est en lecture libre. Pour avoir accès à l'ensemble du site, merci de vous connecter ou vous inscrire

ARTICLES EN LIEN