LE TRAVAILLEUR CATALAN


Martinique


Le mouvement social qui secoue la Martinique aujourd’hui n’est pas sans rappeler les luttes des années 70.

La répression coloniale a déjà tué par le passé. Les manifestants paient cher leur engagement. Le 14 février 1974, à Basse-Pointe, sur la côte atlantique, les gendarmes ouvrent le feu sur les ouvriers agricoles. Bilan : deux morts et de nombreux blessés. « Ces fusillades contre les Martiniquais étaient courantes. Les noms des victimes de cette répression émaillent les luttes sociales, soupire le militant indépendantiste Alex Ferdinand. Mais, depuis 1974, il n’y a plus eu de massacres d’ouvriers par les forces de l’ordre. » Cinquante ans plus tard, le mouvement social en Martinique ne se fait plus en marchant depuis les plantations, mais grâce aux réseaux sociaux. Alex Ferdinand, militant indépendantiste se dit « admiratif d’une nouvelle génération qui utilise les moyens à sa disposition et qui a raison de protester contre la vie chère ».

Des citoyens de seconde zone

Malgré l’habillage pseudo démocratique, les droits fondamentaux des Martiniquais ne sont toujours pas reconnus. On parle de population martiniquaise et non de peuple martiniquais. Tout cela porte les relents du colonialisme le plus nauséabond. « Aucun cadre de l’administration et des services de l’État n’est martiniquais, fait remarquer Alex Ferdinand. Tous viennent de France. C’est révoltant ! ». En Martinique, les prix des denrées alimentaires sont 40 % plus chers qu’en métropole. L’île a subi une forte inflation de 3,2 % entre juin 2023 et juin 2024. La principale revendication ? L’égalité des prix avec ceux de la métropole, au nom de la continuité territoriale insiste Marcellin Nadeau, qui siège au groupe GDR, avec les communistes et d’autres députés d’outre-mer. « En Martinique, il n’y a pas de concurrence libre et non faussée. Nous sommes encore dans une logique coloniale lorsque nous sommes contraints d’importer 80 % de notre consommation de la métropole, précise le parlementaire lors d’une tournée dans sa circonscription. Les prix se construisent avec 14 intermédiaires (logistiques, transports…) contre trois dans l’Hexagone, provoquant des accumulations de marges. Et certains acteurs sont détenus par les mêmes groupes. La lutte continue et les Martiniquais entendent bien secouer le cocotier colonial. »

Roger Rio 

 
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