LE TRAVAILLEUR CATALAN

Hommage à Pau Casals

Pour le 50   e anniversaire de la mort de Pau Casals, Michel Lethiec a conté la vie dédiée à la musique et à la paix de cet exceptionnel violoncelliste catalan, reconnu et honoré dans le monde entier.

Qui, mieux que Michel Lethiec, directeur musical du Festival Pablo Casals pendant quarante ans, de 1980 à 2020, accompagné de son épouse Françoise qui avait créé avec lui l’Académie internationale de Prades, pour nous dire la vie de celui que, fidèle à l’origine de l’artiste, il préfère appeler Pau Casals. 

Il est difficile de résumer en peu de mots l’histoire de cet homme né en 1876 à El Vendrell qui vécut sans jamais abandonner son violoncelle et la musique jusqu’à 97 ans, en 1973. Interprète musical depuis son plus jeune âge, Pau Casals conquit peu à peu le monde entier où il fut connu presque avant le 20ᵉ siècle. Déroulant cette longue et belle histoire, Michel Lethiec a tenu à lui lier tout au long cet amour des autres et de la paix qui guida la vie citoyenne de Pau : aide dans sa jeunesse à des enfants pauvres de Barcelone pour leur permettre de se familiariser avec la musique, amour constant de la Paix qu’il sut défendre autant en aidant, réfugié à Prades, des compatriotes en difficulté, que plus tard en la célébrant à la tribune de l’ONU. Et, pour cet homme si attaché aux libertés, Franco ayant subsisté en Espagne après la guerre, l’exil continua à durer.

Un enthousiasmant concert

Trois musiciens, trois instruments réunis, ce fut le concert réunissant Michel Lethiec, clarinettiste, François Salque, violoncelliste, que nous avons eu souvent le bonheur d’entendre à Prades et à Villelongue-dels-Monts et la pianiste Xenia Malatchevitch. Au programme et dans l’enthousiasme, la Suite n°1 pour violoncelle de Bach, le Trio N°4 en si bémol majeur de Beethoven et le Trio op.114 en la mineur de Brahms. On sait que Pablo Casals découvrit les Suites pour violoncelle seul de Bach en 1890, à l’âge de 14 ans. Elles n’étaient considérées que comme des études et c’est lui qui les porta sur la scène publique en les jouant en concert. Alors qu’il fuyait le régime de Franco, exilé en France à partir de 1936, il fut également le premier à réaliser jusqu’en 1939 l’enregistrement de l’intégralité des Six Suites, pour la maison de disques anglaise EMI. Et l’on sait que réfugié à Prades il les jouait tour à tour durant toute la semaine et recommençait la suivante. Les deux autres pièces avaient aussi tout pour nous ravir : un étonnant Beethoven peu connu et l’impressionnant et touchant Trio de Brahms dont l’interprétation nous a vraiment emballés.

Yvette Lucas

 
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