FFREEE-Argelès
Une table ronde intitulée « Guernica-Gaza, les populations civiles sous les bombes » réunissait à Argelès, Elias Sanbar, Marina Fuster-Mandrau et Béatrice Orès .
L’histoire, malheureusement, balbutie. La tragédie que vivent aujourd’hui les Gazaouis rappelle celle des Espagnols après le coup d’État de Franco. Guernica, Gaza, toujours des victimes civiles. C’est sur ce thème que se tenait, salle Carrère à Argelès pour les 25 ans de l’association FFREE, un échange entre Elias Sanbar, écrivain, ancien ambassadeur de la Palestine à l’UNESCO, Marina Fuster-Mandrau qui témoignait pour sa mère qui a vécu le bombardement de Durango en 1937 et Béatrice Orès, porte-parole de l’Union Juive de France pour la Paix.
Moins connu que celui de Guernica, et même occulté, le bombardement de Durango en était, pour Marina, « le chant d’entrée et le premier bombardement de civils en Europe. » Sa mère Benita Urribarrena l’a vécu, ce qui l’a conduite à émigrer en France où elle est entrée dans la Résistance, se signalant aussi par ses actions au sein du Parti communiste espagnol pour exfiltrer d’Espagne des opposants au franquisme. Son nom a été donné à un parc de Durango.
La lecture d’un beau poème de Mahmoud Darwich introduisait le propos d’Elias Sanbar. Gaza, « 2 200 000 personnes sur 360,2 km qui vivent l’enfer d’un déluge de bombes depuis quatre mois, plus que sur l’Ukraine en 2 ans » s’indigne-t-il. Une guerre commencée par le crime de guerre du 7 octobre, suivi par une infinité de crimes de guerre. « à Gaza, un enfant est massacré toutes les 6 minutes ! » Et Elias Sanbar de décrire « la litanie de la douleur », plus de 30 000 morts, le manque de médicaments, la famine, les épidémies, les opérations sans anesthésie… Ce qui conduit à une détestation colossale d’Israël, « trop de sauvagerie, de vengeance, l’armée se défoule sur les civils. »
Pour l’ambassadeur, l’attaque du 7 octobre a été bien préparée, en sachant qu’après, Israël ne pourrait faire autrement que d’entrer dans Gaza. Et, pour la première fois, Israël n’arrive pas à faire une guerre éclair, d’où le risque d’une guerre dans toute la région.
Le droit international bafoué
Il s’agit « d’une guerre contre toute la Palestine, la volonté de terminer la nakba, en déplaçant toute la population palestinienne, c’est une guerre de fabrication, d’absence. » Cela dans l’impunité totale, le déni du droit international. Avec Israël de plus en plus isolé, la grande popularité du Hamas, la fin du système de l’ONU, « des jours difficiles s’annoncent. » Elias Sanbar conclut « nous voulons l’égalité, nous ne voulons pas disparaître. »
Après lui, Béatrice Orès, pour l’Union Juive de France, déclarait que « le sionisme est le contraire de la justice et de l’égalité, il représente la violence d’État, sa dissolution est nécessaire. »
Des interventions qui n’ont pas manqué de susciter beaucoup d’émotion dans l’assistance et des débats.
N. G.