Sexe au travail

Plaisanteries et blagues lourdingues, gestes qui dérapent, baisés volés, six salariés sur dix ont vécu un harcèlement sexuel.

Le harcèlement au travail est une réalité : 60% par an des actifs ont été exposés à au moins un agissement sexiste et/ou sexuel au travail et 10% ont fait l’objet d’une demande d’un acte sexuel. Harcèlement ou drague ? Le premier est un rapport de domination. Il se détermine par la répétition de propos et de comportements avec effet dégradant, humiliant ou intimidant. Quand c’est non, c’est non ! Quant à la drague, même lourde ou maladroite, elle repose sur un concept de consentement mutuel et de respect.

Non à la banalisation

Souvent tabou dans les entreprises, la protection des salariés par l’employeur n’est pas une option, c’est une obligation. Le harcèlement sexuel est un délit puni par la loi.(loi Taubira 2012). Les individus malveillants qui exercent une emprise sur leurs collaborateurs ou usent de leur position hiérarchique pour obtenir des faveurs sexuelles, doivent être écartés voire sanctionnés. Certes, depuis quelques années, la parole des victimes peut s’exprimer sur les réseaux sociaux, mais cela ne signifie pas que les problèmes sont réglés, loin s’en faut ! Au moins celles qui souffrent en silence et dans le mépris peuvent enfin se raccrocher à l’espoir d’être écoutées et trouver des pistes individuelles et collectives pour lutter. Pour autant, les réparations ne sont pas encore à la hauteur du préjudice. Dans la majorité des cas, ce sont les victimes qui doivent quitter leur emploi, se retrouvent isolées et/ou déconsidérées par les collègues et les décisions de justice, souvent à minima, tardent à venir. À la nécessité d’une sensibilisation dans et hors les lieux de travail, la culture sexuelle violente et dégradante dont se nourrissent les adolescents via Internet, interpelle la société. Les familles, les institutions, ont un défi à relever pour réconcilier sexe et plaisir, amour et respect auprès de leurs cadets.

R.C.