
Élections européennes
Le score sans précédent obtenu par l’extrême droite aux élections législatives anticipées peut lui ouvrir les portes du pouvoir. L’heure est au sursaut républicain pour éviter le pire au second tour, dimanche 7 juillet. Le Nouveau Front Populaire, pour le moment deuxième force du pays, doit redoubler d’efforts pour faire rempart.
La France sera-t-elle le pays des Lumières qui s’éteignent ? L’extrême droite n’a jamais été si près des portes du pouvoir. Tel est le principal enseignement du premier tour des élections législatives anticipées du 30 juin. Le coup de poker irresponsable du président met ainsi en péril la démocratie dans l’Hexagone. Avec près de 12 millions de voix et 33,1 % des suffrages exprimés, le Rassemblement national (RN) et ses alliés (Ciotti) peut espérer remporter une majorité absolue des sièges à l’issue du second tour dimanche 7 juillet.
En deux ans, cette famille politique qui incarne la négation même de tout ce que la France a pu prétendre apporter d’inspirant et de vertueux à l’humanité, enregistre même un gain de 12 points. Le parti de Marine Le Pen, à lui seul, est désormais à 30 % dans notre pays. Ce bloc de haine et de peur, de rejet des autres, de mesures simplistes et discriminantes, ce bloc d’insultes à l’intelligence individuelle et collective, n’a jamais été aussi haut dans notre histoire électorale. Le tout alors même que la participation a bondi de 19 points : de 47,51 % en 2022, elle est passée à 66 %. Le NFP face à l’extrême droite dans l’écrasante majorité des circonscriptions.
L’autre enseignement de ce premier tour, c’est que la gauche, rassemblée au sein du Nouveau Front Populaire (NFP) ne se résigne pas et relève le défi. C’est elle qui sera face à l’extrême droite dans l’écrasante majorité des circonscriptions. Les forces de gauche, alliées au sein du NFP, font mieux que résister : elles progressent. Avec 28 % des voix, le NFP obtient plus que la précédente coalition de gauche, la Nupes, qui avait rassemblé 25,66 % des suffrages en 2022.
Les partis de la « majorité » présidentielle reculent, de leur côté : de 25,75 % des voix en 2022, ils tombent à 20 %, quand le parti de la droite dite classique, Les Républicains, recule à 6,7 %.
Chacun peut mesurer l’immense injustice et l’immense danger que nous font courir les institutions de la Ve République. Alors même qu’il dispose de 35 % des voix, et non pas de 51 %, le RN pourrait rafler une majorité absolue des sièges. Aucune voix ne devra donc manquer.
Jacques Pumaréda