Transports et environnement. Le gouvernement espagnol vient d’annoncer des mesures qui feront date concernant les transports.

Alors que le gouvernement français a annoncé il y a quelques semaines la dissolution de Fret SNCF dès 2024, soi-disant sous injonction de Bruxelles, avec un impact important sur les plateformes des P.-O., l’Espagne, visée aussi par la Commission européenne pour sa politique de gratuité des autoroutes, vient de faire une contre-proposition qui fera date.

Au lieu de remettre des péages, elle vient de proposer, le 22 septembre, un vaste plan de financement du ferroviaire et ferroutage (camions sur un train) de fret pour créer une alternative et diminuer le nombre de camions sur les autoroutes. En particulier sur l’AP7, axe sud-nord européen le plus important car desservant les plus grands ports espagnols, Barcelona, Valencia et Cartagena. L’Espagne appelle d’ailleurs à faire de même au niveau européen.

Il est vrai qu’une réponse d’envergure est nécessaire, le trafic marchandises sur l’AP7 ayant augmenté de 80 % depuis septembre 2021. Avec, par conséquent, le même accroissement sur l’A9 comme l’ont prouvé les derniers comptages d’au moins 14.000 camions/jour au niveau du péage sud.

L’enjeu est de taille pour le coté français, sachant que le trafic marchandise pyrénéen (60 % par l’axe Méditerranée) est 2.5 fois plus important que le trafic des Alpes françaises. Nous disposons aussi d’un tunnel déjà construit et sous utilisé ainsi que de nombreuses plateformes logistiques comme Saint-Charles et Cerbère ou Rivesaltes que la CGT cheminots propose de développer.

En parallèle, le retard pris par le chainon manquant de la LGV Montpellier-Perpignan pour l’horizon 2040 devient problématique et le choix en fin d’année d’une ligne mixte, fret et voyageurs, deviendra vital, comme le demandent la Région, le PCF et la CGT.

Il reste que cette proposition met tous les protagonistes du transport devant leurs responsabilités environnementales et offre un chemin d’avenir plus positif que la disparition de Fret SNCF. Que va répondre le gouvernement français, face à cet antagonisme de propositions ? L’avenir nous le dira.

Pierre Place