LE TRAVAILLEUR CATALAN


 Les Platanes, le jour ª  Vincent BioulÈs 2005-2006.  

Céret

Au musée de Céret une projection éclairante sur la démarche artistique de Vincent Bioulès, artiste montpelliérain.

Dimanche 11 février dernier, à l’initiative des Amis du musée de Céret, avait lieu la projection du film Vincent Bioulès, de la surface à l’espace. La veille, deux autres films avaient été projetés, l’un sur Camille Descossy, le cérétan, l’autre sur Claude Viallat. Des films sur des artistes ayant tous un lien avec le musée, rappelons qu’une immense œuvre de Vincent Bioulès en orne l’escalier principal. Produits par Mille et une productions/Via Occitanie, ces films sont réalisés par Guy Lochard, ils permettent de mieux connaître un artiste, d’appréhender son œuvre.

Pari tenu avec ce Bioulès qui débute par l’artiste au travail. Muni de ce qui semble un roseau terminé par une mine, il dessine à grands traits un de ses sujets de prédilection, le Pic Saint-Loup. Tout au long du film on le retrouvera, avançant dans le dessin puis dans la couleur pour, l’œuvre achevée, découvrir la montagne d’un bleu intense piquée de tâches vertes et blanches.

Ensuite, Vincent Bioulès raconte, il part en voiture dans la campagne et s’arrête quand il voit quelque chose « qui lui donne envie de peindre », comment, une fois installé, la chose disparaît, « je ne vois plus ce que je voulais peindre », alors débute « un travail de reconstruction, peindre c’est essayer de comprendre ce qu’on a sous les yeux. »

Retour sur l’histoire 

Les années 70, une grande exposition réunit  100 artistes à Montpellier. C’est l’époque de la peinture radicale, minimaliste, l’abandon du figuratif avec ABC production et le mouvement Support surface, selon Bioulès « le dualisme des idées de l’est, la gauche, le parti communiste et les formes de l’ouest. » Après, le peintre ira à contre-courant en revenant au figuratif, « de la surface à l’espace » avec une relation forte à la nature.

On voit aussi Vincent Bioulès au musée Fabre (qui en 2019 lui a fait une rétrospective), louant « la lumière de Bazille », décrivant Le bord de mer à Palavas de Courbet… Il se sent proche de ces paysagistes, lui qui a tellement peint, « on est confronté au mystère du monde » dit-il.

Vincent Bioulès a aussi fait beaucoup de portraits, souvent saisissants dans la posture, l’expression. « Un portrait c’est la présence, c’est extraire quelqu’un de son anonymat. »

L’artiste confie à la caméra ses doutes, ses angoisses, mais, toujours, le plaisir de peindre. Émouvant quand il déclare que, n’ayant plus que quelques années à vivre, « le monde est d’une présence, d’une beauté de plus en plus grande, il est d’autant plus difficile de s’en détacher… »

Nicole Gaspon

 
Cet article est en lecture libre. Pour avoir accès à l'ensemble du site, merci de vous connecter ou vous inscrire

ARTICLES EN LIEN