LE TRAVAILLEUR CATALAN

Confrontation 60

Parmi les temps forts de ce 60 e festival, l’hommage à Jean-Louis Coste disparu en 2024 et la rencontre avec l’invité d’honneur, Jean-Jacques Annaud.

L’hommage à Jean-Louis Coste

Une séance du festival très suivie était consacrée à la mémoire de Jean-Louis Coste récemment disparu. Moment introduit par Chantal Marchon rappelant l’exigence qui est celle de l’équipe : « être à la hauteur des prédécesseurs. » Après elle, Jacques Verdier, Michel Cadé et Jo Marty soulignaient l’importance de la contribution de Jean-Louis Coste à Confrontation et à l’institut Jean Vigo, sa fidélité. Jacques Verdier lisait un texte de François Amy de la Bretèque. À cet hommage était associé un autre membre fondateur, Henri Cabezos, peintre et dessinateur. Les fils des deux disparus témoignaient également. Jean-Louis Coste étant grand amateur de westerns, l’hommage se terminait avec la projection de deux petits films de pionniers datant du début du XXe siècle : Pinto Ben (triste histoire d’un valeureux poney) et A bear of a story (encore une histoire d’ours).

Jean-Jacques Annaud, invité d’honneur

Le film iconique L’ours faisait l’ouverture de ce 60ᵉ festival, c’était dans l’église des grands carmes devant trois cents personnes. Deux autres films de Jean-Jacques Annaud étaient également au programme, Deux frères (2004) qui explore « le lien fraternel entre deux tigres plongés dans un environnement hotile, celui des hommes » et Le dernier loup    (2015) situé en Mongolie, durant la révolution culturelle chinoise. On y voit un jeune étudiant envoyé auprès de fermiers de ces vastes steppes, il y adoptera un louveteau et s’initiera aux traditions ancestrales des habitants. Ces films sont tous d’une beauté stupéfiante, une chance d’avoir pu côtoyer cet immense réalisateur lors de Confrontation 60. Samedi, sous les arbres de la cour de l’arsenal, Jean-Jacques Annaud, interrogé par David Bertrand, auteur de Nos préjugés envers les animaux, dialoguait avec les festivaliers. Sur la question de l’anthropomorphisme, il n’avait qu’une réponse : « je m’identifie toujours à mes personnages, animaux ou pas » tout en poursuivant : « nous avons énormément de points communs avec les animaux, chercher à se nourrir, avoir son territoire, avoir un partenaire sexuel… » Il poursuivait en disant son respect et son affection pour les acteurs, ce qui, reconnaissait-il, n’est pas le cas de tous les metteurs en scène. Enfin, il régalait le public d’anecdotes de tournage, ses démêlés tantôt affectueux tantôt violents avec l’ours (il a même fini à l’hôpital). Démêlés du même ordre avec Marguerite Duras (qu’il imite fort bien) au moment du tournage de L’amant, on finissait par se demander ce qui, pour lui, était pire.

Nicole Gaspon

 
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