Mineurs isolés étrangers
Qui le sait ? Des jeunes africains, entre 15 et 17 ans, ont quitté leur pays, leurs parents, pour survivre à des menaces de mort ou simplement pour trouver un avenir en France.
Leurs raisons importent peu. Ils ont traversé des horreurs sur la route de l’exil et ont mis tous leurs espoirs dans la France, terre d’accueil. La réalité qu’ils y ont trouvée ne correspond pas à l’image d’Épinal qu’on leur a mis en tête.
Arrivés en France, il faut qu’ils se rendent à un commissariat de police, pour être pris en charge par l’Aide sociale en l’enfance (ASE), comme tout mineur en danger. Sauf qu’ils doivent prouver leur minorité. En possession d’un acte de naissance, voire d’un passeport, on leur fait quand-même passer des tests osseux censés déterminer leur âge, des fois que leurs documents seraient faux. Et il arrive que ces tests, contestés scientifiquement vu la marge d’erreur de 18 mois, les déclarent majeurs. Ils ne sont donc plus du ressort de l’ASE et se retrouvent à la rue. À quémander un hébergement d’urgence de nuit au 115, pas toujours disponible. Ce sont les éducateurs de rue, dont ceux d’Enfance Catalane menacée de licenciement, qui gèrent leur errance comme ils peuvent.
Pire encore, dans certains départements, ces enfants ne sont tout simplement pas pris en charge alors que la mise à l’abri des mineurs isolés est inscrite dans la loi. Dans le Gard par exemple, 200 de ces mineurs étrangers ne sont pas pris en charge par l’ASE, faute de places. Et ils dorment, vivent, dans la rue.
France, terre d’accueil ?
A.-M. D.