LE TRAVAILLEUR CATALAN


L’abattage systématique des troupeaux, en cours dans le département, est contesté. Les éleveurs locaux, choqués par la mesure, ont reçu un soutien massif et ont formulé leurs demandes urgentes.

Ce n’était pas une manifestation joyeuse. Quatre cents personnes. Une forêt de drapeaux blancs, comme pour réclamer une trêve et un sursis, flottait au-dessus des têtes des manifestants. La colère, l’incompréhension, la détresse et la détermination se lisaient sur les visages. Des éleveurs, dont certains sont venus de l’Ariège et de l’Aude, reconnaissables parmi tous, au teint hâlé et buriné par les activités de pleine nature, où on devinait une tristesse atterrée, impuissante et parfois découragée. Certains ont déjà tout perdu. KO debout. 350 bêtes ont déjà été tuées. Les abattages se poursuivent cette semaine. Au son de quelques sonnailles bienvenues, les discours pouvaient commencer. 

 « On doit faire autrement »

Tour à tour, le responsable du collectif « Stop aux massacres », la porte-parole de la Confédération paysanne, et plusieurs autres éleveurs intervenaient, juchés sur des palettes. L’un d’entre eux, au style inhabituel et littéraire, disait haut et fort son amour véritable pour ses « petites », citant quelques « surnoms », qui, certes, « seront mangées à la fin, mais qui méritent de vivre une belle vie de liberté ». Émouvant.  Mirabelle Lelièvre, la porte-parole de la Confédération paysanne, rappelait les faits : « dès qu’une vache est malade, on abat le troupeau. Ce n’est pas normal. 90 % d’entre elles sont vaccinées et vont atteindre le seuil de l’immunisation ».  Elle précisait, tout en argumentant, « vouloir privilégier une politique basée sur l’immunité plutôt que sur l’éradication ». Ces abattages sont inutiles. Les décisions sanitaires des « bureaucrates de Bruxelles » étaient ainsi moquées et dénoncées par les orateurs et les manifestants. 

Enfin, révoquant les retards pris dans la campagne de vaccination, ils réclamaient un accès facile et possible aux vaccins pour les éleveurs demandeurs. Un jeune couple d’éleveurs, dont le troupeau a quasiment entièrement disparu (29 sur 33), ne savait quoi dire : « les vaches étaient sur le point de vêler. Il faut beaucoup de temps pour qu’un troupeau soit réellement un troupeau. » Et puis… le lourd silence…

Michel Marc

 
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