LE TRAVAILLEUR CATALAN


Battue à Paris (24-7), l’USAP n’y arrive plus. Les raisons d’une nouvelle défaite à l’extérieur
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Et dire que certains supporters pensaient encore que les Catalans seraient capables de réaliser un coup gagnant chez l’éternel rival parisien. En période de Noël rien n’interdisait d’y croire. Or l’USAP ne sait plus gagner, en particulier chez l’adversaire.

La spirale des défaites

Le Stade Français n’est pas la grande équipe qui avait chuté en demi-finale la saison dernière et pourtant l’USAP n’a jamais, au cours de cette insipide rencontre, donné l’impression qu’elle pourrait l’emporter. Bien entendu, la raison majeure de toutes ces défaites est le nombre inconsidéré de joueurs blessés, gravement atteints pour certains d’entre eux, avec des absences de plusieurs mois. En particulier à des postes clés qui faisaient la force de l’équipe lors de la phase retour la saison dernière. Les Tuilagi, Van Tonder, Orie, Tanguy, Sobela, Brazo sont des joueurs qui apportaient au groupe puissance et sérénité. Le pack de l’USAP dominait, avançait et forcément derrière c’était plus facile. Le rugby se joue devant… même le rugby dit moderne. Dans ce domaine les Catalans ne prennent plus le dessus sur leurs adversaires. Le pack n’avance plus. À cela s’ajoute l’absence, longue durée aussi, de l’ouvreur titulaire Jack McIntyre, et les rares ballons distillés aux lignes arrières arrivent, la plupart du temps, dans de mauvaises conditions, dans les mains de joueurs qui peinent à transpercer le rideau adverse. Dès lors il est aisé de comprendre que la mécanique puisse présenter de très nombreuses ratées. Les blessés obligent les entraîneurs à coucher sur la feuille de match des joueurs jeunes, parfois pas suffisamment expérimentés, mais surtout manquant de puissance. Rejaillit alors un gros problème de collectif.

Parfois aussi des vieux démons ressurgissent ! À Paris l’USAP a perdu de trop nombreuses touches sur ses propres lancers, pire sur des lancers souvent pas droits. Pas très normal, me direz-vous ! De plus, Tommasso Allan, demi d’ouverture en méforme, a raté les deux premières pénalités qui auraient pu enclencher une certaine dynamique. Or, lorsqu’il faut courir derrière le score, en particulier à l’extérieur, les sang et or ne savent pas le faire. Renaît alors une USAP à deux visages, celle à l’extérieur qui semble se résigner rapidement et celle à Aimé Giral qui semble plus concernée, en particulier lorsqu’elle mène et que… son public la soutient.

Fort heureusement lors de cette douzième journée, les adversaires directs de l’USAP, ceux qui essaient d’éviter les deux dernières places du Top 14, ont été loin de briller. Vannes défait chez lui, Pau étrillé à Toulon, Lyon accroché par la « réserve » de Toulouse. Il est donc possible de parler quasiment de statu quo en fin de classement, ce qui arrange bien les sang et or après cette déconvenue parisienne.

Jo Solatges


… au rugby champagne

Les Catalans battent La Rochelle (21-13) et retrouvent le pétillant de leur rugby.
La Cathédrale en liesse.

Oui les Maritimes auraient pu repartir les valises bien pleines si l’USAP avait mis tous les coups au fond, comme disent les footeux. Deux essais au moins égarés au moment d’être aplatis. Un score qui aurait pu être beaucoup plus lourd, mais pas immérité tellement les Catalans se sont appliqué à retrouver le beau jeu qu’ils savaient pratiquer en début d’année 2024.

La Rochelle pas loin de Brive

Même si par la route près de 340 km peuvent séparer les deux villes, de nombreux supporters de l’USAP ont rapidement remarqué une grande ressemblance entre les deux équipes. Pas dans la couleur du maillot, pas dans la méthode de jeu non plus, mais dans la désagréable façon de ralentir, voire d’arrêter le jeu lorsqu’il allait trop vite. Et un et deux Rochelais au sol, quasiment sur chaque action. Sans parler du capitaine Danty qui passa plus de temps allongé sur la pelouse qu’en position verticale. Les huîtres de Marennes sont-elles si difficiles à digérer? Quant aux chandelles d’impuissance des Maritimes, elles n’ont vraiment pas éclairé le jeu. Décevante cette équipe qui fut championne d’ Europe voici une dizaine de mois. Les visiteurs ont-ils, peut-être, souffert de la confiance retrouvée des porteurs du blason? Ou ont-ils subi les énormes impacts des locaux?

Les anciens ont remis les maillots

Les joueurs de l’USAP avaient besoin d’un électrochoc pour se rassurer après leurs piètres prestations depuis quelques mois. Six anciens de la maison sang et or étaient présents dans les vestiaires avant le match pour remettre en mains propres les maillots frappés du blason aux joueurs catalans. Leur montrer et leur expliquer qu’un tel maillot doit être respecté comme doit l’être un étendard. Dont acte! Dès les premières minutes les joueurs avaient compris leur rôle d’ambassadeurs et les supporters savaient qu’ils allaient enfin passer une excellente soirée… de fête.

Une USAP solide

Depuis la nuit des temps il est bien connu que le rugby commence devant et la constatation peut paraître amère pour les visiteurs, à qui il manquait quelques éléments, il est vrai, mais qui étaient loin de s’attendre à une telle prestation des équipiers du capitaine Jerónimo De la Fuente. Bousculés devant, les Jaunes, écrabouillés en mêlée fermée, même si les locaux auraient mérité d’être plus souvent récompensés par monsieur l’arbitre. Du solide, voire du très solide! Il est vrai que petit à petit l’USAP retrouve quelques joueurs aux fauteuils d’orchestre, ce qui lui permet de se rassurer dans ce domaine et voir les lignes arrières prendre plus d’assurance, de plaisir et d’assurer plus de continuité dans le jeu. Même la touche a un peu mieux fonctionné malgré encore quelques incompréhensions qu’il serait bon de rectifier très rapidement. Un déclic? Peut-être bien! À condition de durer dans le temps de cette façon, l’USAP pourrait se permettre de lutter avec les meilleurs. Il y avait belle lurette que les Catalans n’avaient pas dominé de la sorte dans tous les secteurs de jeu. D’autre part les sang et or ont offert un jeu propre avec très peu de fautes de mains ce qui a conduit à un nombre de mêlées assez restreint… pour le bonheur des Rochelais. Ajoutez à cela une très bonne défense face à une équipe dynamique et vous comprendrez que la Cathédrale se soit enfin enflammée… même si les supporters à la sortie étaient unanimes pour reconnaître que les Rochelais s’en sortaient très bien avec ce score étriqué et qu’un bonus offensif eut été mérité pour les sang et or. Le score ne reflète pas la physionomie du match.

Mais que l’USAP vainqueur de La Rochelle ressemble peu à l’USAP lamentablement battue à Paris!

Les Catalans doivent dorénavant se fixer des objectifs. Le plus urgent serait d’aller l’emporter dès ce samedi à Lyon pour commencer à distancer ce principal rival au classement.

Les fêtes n’en seraient dès lors que plus belles encore!

Molt Bon Any a tothom!

Jo Solatges

 
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