
2 octobre – Manifestement la méthode a changé, mais le fonds de commerce est à l’identique.
Après l’arrogance de Bayrou, Kaa fait son entrée, silencieux, à pas feutrés, il consulte et re-consulte, dans une ultime tentative d’endormir ce peuple revêche, hostile à tout effort… L’opération « hypnose » risque fort d’échouer, alors que la colère enfle, et que partout s’exprime la soif de justice fiscale. Le Premier ministre sera vite confronté à la nécessité d’abattre ses cartes. Le temps lui est compté : contraint par le calendrier constitutionnel, il doit déposer au plus tard le 13 octobre le projet de loi de finances sur le bureau de l’Assemblée nationale. La formation d’un gouvernement des forces minoritaires est imminente, bis repetita ! Les organisations syndicales ne s’y sont pas trompées, elles restent unies et ont appelé à une nouvelle journée d’action le 2 octobre.
Le bras de fer
Suite à la journée du 18 septembre, alors que la puissante mobilisation l’a placée en position de force, l’intersyndicale a formulé ses revendications en six points :
. L’abandon de l’ensemble du projet de budget
. la justice fiscale avec la mise en place de dispositifs qui taxent les gros patrimoines, les très hauts revenus et contraignent le versement des dividendes,
. la conditionnalité sociale et environnementale d’aides publiques aux entreprises privées,
. des moyens budgétaires à la hauteur pour les services publics
. l’abandon du recul de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans
. des investissements dans une transition écologique juste et la réindustrialisation.
Le mercredi 24 septembre, après leur rencontre avec le Premier ministre, les syndicats sont sortis sans aucune réponse à leurs revendications. « Ni rupture avec les mesures présentées en juillet, ni engagement sur ce que pourraient être des mesures de justice sociale et fiscale », a déploré l’intersyndicale dans un communiqué mercredi soir. En conséquence, elle a appelé à une nouvelle journée de grève et de manifestation, le jeudi 2 octobre, pour enterrer le budget et ses quarante-quatre milliards d’euros d’économie et obtenir des mesures de justice fiscale et sociale.
Evelyne Bordet