
À la dernière seconde, l’USAP double Pau et l’emporte (11-10) grâce à une pénalité de son jeune buteur.
À deux minutes de la fin de la rencontre, le président Rivière, accompagné de son épouse, a quitté, tête basse, sa place en tribune, pour se diriger vers la pelouse. L’USAP était menée 8-10 et il était difficile de voir comment elle pourrait inverser le score. Antoine Aucagne a rompu le silence pesant de la cathédrale.
Un enfer pendant quatre-vingts minutes…
… mais une délivrance finale. Telle est l’analyse du match que peut donner un Catalan en quittant le stade Aimé-Giral. Pour le supporter palois, le coup de massue final est difficile à admettre alors que son équipe a été en tête quasiment toute la partie, et ce, jusqu’à cinq secondes de la sirène. Cinq petites secondes !
Les samedis se suivent, mais ne se ressemblent pas à Aimé-Giral. Sacrée USAP ! Tantôt flamboyante face à Clermont avec une orgie de jeu et de prise de responsabilités, tantôt véritablement éteinte et mal inspirée face, il est vrai, à une section Paloise très accrocheuse, voire truqueuse. Pau est venu à Perpignan pour jouer petit et essayer d’étouffer dans l’œuf toutes les velléités offensives des Catalans. Et ça a failli marcher avec l’aide d’un arbitre peu regardant sur les hors-jeux de ligne, grattages au sol, entrées latérales ou autres joueurs palois couchés sur les joueurs sang et or dans les rucks. Il est vrai que les locaux ont bien aidé les visiteurs en oubliant d’accélérer le jeu au sol. Une passivité et une lenteur qui favorisèrent les plans et ambitions de Pau.
C’est ainsi que ce match qui aurait pu être très agréable à suivre, vues les conditions atmosphériques, s’est transformé en une véritable purge. Aucune action caractéristique capable de mettre Aimé-Giral en ébullition. Des fautes de mains, aucune attaque dans le tempo, des touches perdues (encore), des mêlées trop longues à se jouer, des ballons écartés qui ne s’imposaient pas aussi souvent, des courses en travers. Toute la panoplie d’un match peu enclin à faire aimer le rugby. Par bonheur, la défense tient toujours, première du Top 14.
Une défaite à quatre points
Non ! Pas de quoi s’enflammer à l’issue de cette victoire catalane qui fait tout de même beaucoup de bien. Et même s’il est vrai que par le passé l’USAP avait perdu des rencontres sur le fil, force est de constater que cette victoire, très particulière, peut par certains côtés avoir le goût d’une défaite. Les puristes diront que le manager Franck Azéma avait été obligé de remanier son équipe, étant données les blessures assez conséquentes enregistrées la semaine précédente en particulier. Contraint même de faire jouer en urgence les deux Argentins enfin libérés de leurs obligations internationales. Et ce fut bénéfique ! Après leur entrée sur la pelouse à la pause en essayant d’accélérer le jeu dans l’axe. Mais les joueurs au blason ont oublié d’intégrer dans leur jeu certaines notions, ni de combativité ni de vaillance comme à Béziers, mais tout simplement de jeu. Au moins cette semaine, les coaches auront du grain à moudre lors des entraînements. Certains joueurs peuvent aussi paraître fatigués même si la saison ne fait que débuter. Renaît aussi le fameux serpent de mer de la touche toujours aussi problématique depuis quelques années et des solutions qui tardent à se faire jour. L’arrivée prochaine d’ici la fin du mois du joueur néo-zélandais Max Hickx pourrait aider à… trouver des solutions à ce problème.
Quoi qu’il en soit, les Catalans y ont cru jusqu’au bout et ont été récompensés, mais que ce match fut peu abouti ! Une victoire dans ces conditions peut aussi être très bénéfique pour le groupe.
C’est finalement beau une victoire moche.
Fins aviat !
Jo Solatges