Les pieds dans le plat

Les questions de fond fusent à gauche. Les communistes y expriment leur attachement à la valeur travail. Un « gros mot » ?

Rappel utile : Fabien Roussel a été élu par une majorité de communistes dans un cadre clair de débats toniques, comme il se doit dans une organisation qui se veut démocratique. Dans la foulée de la campagne présidentielle où a été porté l’idée d’une France des jours heureux, il continue à poser des questions fortes, importantes pour tous les citoyens et, bien sûr, pour la gauche, à un moment où les communistes préparent leur congrès prévu en avril 2023. 

Fabien Roussel choque parce qu’il s’adresse principalement à celles et ceux qui ne peuvent pas se payer le luxe des cafés de l’entre soi à l’ombre d’un mode de vie sans souci majeur. C’est pourtant une nécessité dans le contexte que nous vivons où la pauvreté et la précarité avancent aussi vite que l’inflation. François Ruffin, à sa manière, fait exactement la même chose, d’une autre manière certes, en s’adressant aux “sans dents” en priorité. On ne lui en tient pas rigueur. Alors oui, Fabien Roussel écorche les habitudes, subissant inévitablement les agressions d’une partie de la gauche pour qui il faudrait, comme le suggère Macron, « cesser de vivre dans l’abondance ». Mais, après le tir de barrage, il y a toujours débat et réflexion constructive. C’est le principal.

Vive le travail pour toutes et tous

Dans son discours à la Fête de l’Humanité, il a appelé à lutter pour une société où les citoyens doivent pouvoir vivre et s’épanouir grâce à leur travail, rejoignant ainsi le combat des syndicats et des associations qui ne se satisfont pas des primes versées ici et là qui, non seulement, sont insuffisantes mais plus encore, créent la confusion et la division pendant que ceux qui s’enrichissent de la crise continuent de se gaver.

L’avenir n’est jamais écrit d’avance, mais il se prépare. Autant que ce soit en mettant les pieds dans le plat.

Yvon Huet