LE TRAVAILLEUR CATALAN

par Roger Hillel

Vingt six personnalités sont à l’origine de la création du Conseil national de la nouvelle résistance CNNR

A l’instar du Conseil National de la Résistance de 1943, le CNNR s’inscrit dans une recherche de convergences des forces structurées partis, syndicats, associations et des mouvements citoyens.

Un but commun

« Notre ambition est d’offrir un point de ralliement à toutes celles et tous ceux (individus, collectifs, mouvements, partis ou syndicats) qui pensent que les Jours heureux ne sont pas qu’une formule vide de sens mais le véritable horizon d’un programme politique. » C’est ce qu’ont déclaré 26 personnalités*, qui ont pris l’initiative de mettre en place un Conseil National de la Nouvelle Résistance (CNNR) en référence au CNR créé en mai 1943.

Ecouter : https://youtu.be/Gh_RFwLAreA

Sortir d’un modèle dévastateur

Leur intention ne souffre qu’aucune ambiguïté du fait qu’elles affirment vouloir contribuer à « sortir d’un modèle économique néolibéral dévastateur pour les vies humaines et l’environnement. ». Cette initiative est à rapprocher de celles lancées par des personnalités connues pour leurs engagements politiques, syndicaux, associatifs, ou intellectuels. J’ai traité précédemment des cinq les plus prometteuses à mes yeux ; Plus jamais ça! un monde à reconstruire ; Ensemble, tout est possible, soyons responsables ; Au cœur de la crise, construisons l’avenir ; Se fédérer ; et Initiative capitalexit. Une attention particulière doit être portée à la première initiative qui s’est traduite par la création d’un front, qualifié « d’élargi et inédit », par les 18 organisations constitutives et qui furent les premières à manifester, dès le 18 mars, leur volonté « d’œuvrer collectivement ». Toutes ces démarches s’inscrivent, à des degrés plus ou moins poussés, dans une perspective anticapitaliste.

Rassemblement des forces résistantes

Toutes en appellent au débat public, mais aucune n’envisage franchement de travailler à un processus de convergence n’excluant aucune force organisée, en particulier les partis politiques. De ce point de vue, ce qui fait l’originalité du CNNR, ce ne sont peut-être pas les propositions programmatiques, par trop floues et généralistes, qu’il formule, mais son « ambition d’être territoire de ralliement et d’appeler les groupes locaux et des organisations nationales et internationales qui résistent et luttent à tracer avec nous de nouveaux horizons ». Dans un entretien donné à L’Humanité du 11 juin, le romancier et cinéaste, Gérard Mordillat, l’un des porte-parole du CNNR, ne déclarait-il pas : « nous nous fédérons petit à petit avec tous les autres mouvements qui se situent dans la même perspective ». Pour l’heure, nous n’en savons pas plus sur ces mouvements, ni si le CNNR a eu quelque écho auprès d’organisations structurées et de mouvements citoyens qui sont pourtant nombreux à partager sa même vision de l’avenir.

Des personnalités s’engagent

*La composition du CNNR

Le premier Conseil National de la Nouvelle Résistance (CNNR) est composé de 10 femmes et de 10 hommes : Anne Beaumanoir (co-présidente d’honneur), Juste et résistante ; Claude Alphandéry, (co-président d’honneur), résistant ; Dominique Méda, professeure de sociologie ; Dominique Bourg, philosophe, professeur honoraire à l’Université de Lausanne ; Samuel Churin, comédien (coordination des intermittents et des précaires) ; Danièle Linhart, sociologue du travail ; Sabrina Ali Benali, médecin et militante ; Pablo Servigne, auteur et conférencier spécialiste des questions de transition écologique ; Olivier Favereau, professeur émérite de sciences économiques à l’université Paris- Nanterre ; Yannick Kergoat, monteur-réalisateur ; Jean-Marie Harribey, économiste, maître de conférences, membre des Économistes atterrés ; Anne Eydoux, maîtresse de conférence au Cnam, membre des Économistes atterrés ; Dominique Rousseau, professeur de droit constitutionnel à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne ; Pauline Londeix, ex vice-présidente d’Act Up-Paris, co-fondatrice de l’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament ; Antoine Comte, avocat à Paris ; Véronique Decker, enseignante et directrice d’école, syndicaliste et militante pédagogique ; Fatima Ouassak, politologue, porte-parole du syndicat Front de Mères ; Anne-Claire Rafflegeau, infirmière et porte-parole du collectif inter-urgences ; Clotilde Bato, présidente de Notre Affaire à Tous, déléguée générale chez SOL Alternatives Agroécologiques et solidaires ; Benoît Piédallu, membre de La Quadrature du Net.

Son secrétariat est composé de : Gérard Mordillat (cinéaste, romancier), Gilles Perret (réalisateur, co-fondateur de Citoyens Résistants d’Hier et d’Aujourd’hui), Denis Robert (journaliste, écrivain), Florent Massot (éditeur), Katell Gouëllo (Le Média TV), Bertrand Rothé (agrégé d’économie, professeur d’université).

 
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