La musicienne Lucie Antunes et le chorégraphe Mehdi Kerkouche signent « 360 » un spectacle qui est aussi une expérience inédite.

Dans le projet artistique de l’Archipel, six artistes dits « complices » apportent leur sensibilité, leur regard, un partenariat de trois ans de 2024 à 2027. Lucie Antunes et Mehdi Kerkouche sont de ceux-là, elle, originaire de Perpignan, est percussionniste et compositrice, lui, chorégraphe et metteur en scène. De leur collaboration est né 360, un spectacle mêlant chorégraphie trépidante et musique lancinante aux basses puissantes qui était donné deux soirs de suite dans le Carré de la scène nationale.

Dès l’entrée, on devine que la soirée ne sera pas banale, le public se voit remettre des bouchons d’oreille et constate que les sièges ont été enlevés, tout le monde s’installe au sol. Au centre, une structure métallique, sorte d’échafaudage conique, c’est la scène. Quand la musique fond sur vous et que les danseurs montent sur la structure scénique, c’est parti, embarquement pour une expérience incroyable. Les huit danseuses et danseurs commencent par sauter, longuement, puis se meuvent, se battent, s’enlacent, grimpent sur les plus hauts niveaux de la structure, c’est complètement débridé, charnel, violent, formidablement expressif. Une parabole des enjeux à l’œuvre dans nos sociétés. Impossible pour les spectateurs de ne pas se mettre debout pour participer à cette bacchanale, cette rave artistique. Au final, d’ailleurs, les danseuses et danseurs descendent dans la salle pour un moment de communion, « d’empathie réciproque » comme le dit Mehdi Kerkouche.

N. G.