LE TRAVAILLEUR CATALAN

© Zébulon 2024

TOP 14


Les Catalans, équipe remaniée, encaissent une défaite historique à Bordeaux (66-12).

Seuls les supporters les plus fadas osaient imaginer une victoire en terre bordelaise. Beaucoup entrevoyaient même une belle déculottée. Inimaginable d’aller faire un résultat à Bordeaux face à ce qui se fait de mieux en Top 14 à l’heure actuelle. Le staff catalan le savait très bien, envoyant, par nécessité ou choix, de nombreux seconds couteaux se faire étriper chez les leaders du Top 14. De là à prévoir une telle piquette, une défaite historique, peu y avaient réellement pensé.

Record battu

C’est malheureusement pour les sang et or un record, le score le plus lourd et le plus douloureux jamais enregistré par une équipe de l’USAP. Il y eut un 60-12 face au Stade Toulousain à Toulouse en 2000, un 55-9 au Stade Français l’année suivante. Mais jamais les sang et or n’avaient touché le… 66. Ce 66, ils l’avaient par contre infligé à leurs adversaires et en particulier le fameux 66-6 avec lequel les Bayonnais avaient rejoint leur Pays Basque en août 2017.

Lors des derniers déplacements à Bordeaux, l’USAP avait encaissé  un 43-7 en février 2023 et un 46-22 en novembre de la même année. Le mot piquette était alors à l’ordre du jour. Le manager Franck Azéma avait réagi vivement, déplorant que «  quand tu es Perpignan, tu n’as pas le droit de faire ça » et il avait ajouté que « personne n’avait mis de tampons et que cette semaine personne ne serait cité ». Que dire dès lors de ce 66-12 ? Déjà qu’un joueur de l’USAP Apisai Naqalevu a goûté au rouge… à Bordeaux et sera cité pour un placage haut ayant provoqué la blessure de son adversaire. Plusieurs matchs de suspension sont à craindre. D’autre part, la blessure d’Alistair Crossdale va densifier la pénurie de joueurs des lignes arrières. Franck Azéma n’a cette fois-ci pas réagi vivement. Est-ce à dire que les joueurs catalans, malgré l’ampleur d’un score jamais égalé, se sont défoncés ? Possible pour certains car ils ont essayé de produire du jeu, mais une cagade de l’un de leurs partenaires est souvent venue briser l’action et la perte du ballon a envoyé les véloces Bordelais dix fois en terre promise. L’USAP a-t-elle trop joué ? Possible aussi, mais le passé nous a prouvé que les porteurs du blason avaient beaucoup de mal à gagner au nord de Salses où ils ne savaient pas l’emporter en jouant un rugby champagne pas très adapté, en particulier en région… bordelaise. L’équipe catalane était-elle trop faible ou trop inexpérimentée ?

Des seconds couteaux pas à la hauteur

Ce samedi, l’USAP reçoit Lyon dans un match décisif pour la suite de la saison. Contrairement à ce que certains pourraient penser, le club phare n’est pas équipé pour disputer tous les matchs à fond. Le sera-t-il d’ailleurs un jour ? De fait, il faut faire des impasses, comme celles que nous faisions lorsque nous étions potaches lors des révisions du bac. L’USAP gère comme elle le peut. Beaucoup de jeunes, des seconds ou même troisièmes couteaux. Peu adaptés aux dures exigences du Top 14. Et même si la plupart de ces jeunes sont loin d’avoir démérité, force est de constater qu’ils n’ont pas encore le niveau Top 14 et sont incapables de rivaliser avec la merveilleuse équipe de l’UBB, finaliste malheureuse du dernier championnat. Surjouer ne conduit pas forcément au succès. Ils ont essayé de prendre les Bordelais à leur propre jeu pour un échec évident. N’eut-il pas mieux valu monter de temps à autre quelques quilles, occuper le terrain et surtout essayer de se rassurer plutôt que de tomber dans le jeu débridé des locaux ? Patience, conservation, mais aussi essayer de pourrir certains ballons adverses eut, peut-être, été une façon d’enrayer l’avalanche de points. L’USAP aurait peut-être évité une terrible humiliation.

Mais lorsqu’on n’est que le treizième budget du Top 14, il est hyper difficile d’aller rivaliser chez l’un des premiers budgets. Malheureusement, le terrain, dans ce cas, ne compte pas.

Cette déroute aura-t-elle marqué les esprits ? Réponse ce samedi avec la réception de Lyon.

Fins aviat

Jo Solatges

 
Cet article est en lecture libre. Pour avoir accès à l'ensemble du site, merci de vous connecter ou vous inscrire

ARTICLES EN LIEN

1 / ?