Théâtre Alénya

Samedi 25 mars, la compagnie l’Astrolabe présentait « À nos ailleurs » au public alényanais.

Dispositif simple, rideau perlé en fond, trois tables, une lampe de chevet, une lampe de bureau, une couverture, quelques chaises et trois comédiens qui vont nous prendre par la main pour les accompagner dans une introspection dans leur mémoire et leurs souvenirs du passé.

Un moment théâtral rare, intime, bienveillant, sensible dans lequel on se retrouve avec nostalgie, tendresse, tristesse et humour. Ces histoires personnelles croisent nos propres souvenirs, ce dont on se souvient de nos vies, de celles de nos parents ou grands-parents.

« Partir, migrer » est le fil rouge de ces évocations, partir pour toujours, pour ce père tragiquement disparu, quitter une maison de son enfance, des départs précipités ou volontaires, d’Algérie ou d’Espagne.

Des tempêtes de vie

Les trois comédiens, Marc Pastor, Natacha Räber et Evelyne Torroglosa ont chacun écrit leur propre texte, Nicolas Pichot en a assuré la mise en scène. L’équipe parle de son travail : « nous ne savons plus précisément comment le mot “partir” s’est invité dans nos réflexions. Peut-être l’image omniprésente des migrants fuyant la guerre ou la pauvreté ces dernières années, la peur et le rejet qu’ils suscitent, en ont-ils été la cause ? La nécessité d’écrire s’est en tout cas imposée lorsque nous avons décidé d’explorer ce mot, “partir”, et la résonance que cela a créée chez chacun d’entre nous. » Cette mémoire met le monde en lumière, pour comprendre le présent et envisager l’avenir. À l’arrivée, une écriture et une interprétation de grande qualité, dans des tonalités toujours justes, dans ces chemins de l’enfance où la violence, les guerres ont créé des fantômes qui continuent de nous habiter. La saison culturelle d’Alénya tient ses promesses d’exigence pour des moments de bonheur partagés.

Jacques Pumaréda