Perpignan
Voilà trois ans que le RN gère la ville. Après des débuts relativement tranquilles, les épisodes qui marquent cette période de mi-mandat seraient-ils le signe d’une nouvelle ère ?
Les premières années de la mandature de Louis Aliot n’ont rien eu de marquant, le changement dans la continuité, en somme…Mais, depuis quelque temps, plusieurs événements dénotent que la gestion municipale n’est pas exactement un long fleuve tranquille.
Ce sont, d’abord, les chaises musicales des directeurs de cabinet, le dernier en date, Frédéric Bort a remis son tablier. Au même moment, une élue municipale démissionne avec pertes et fracas.
On a aussi la crise autour du renouvellement de la direction du Théâtre de l’Archipel, on aurait préféré que le remplacement de Borja Sitja se fasse dans de meilleures conditions. La décision finale du ministère est attendue, mais on peut craindre que, quelle qu’elle soit, l’épisode laisse des traces.
Du fil à métisser …
L’année 2023 a vu les subventions de nombre d’associations culturelles et sociales fortement amputées (Jean Vigo, Casa musicale…). Bien sûr, Le cercle algérianiste, spécialisé dans la nostalgie de l’Algérie française, n’est pas touché.
Pour beaucoup de ces associations, leur activité s’en trouve compromise. Prenons l’exemple du fil à métisser. Cette association travaille depuis 10 ans dans le domaine de la santé, du social et de l’éducatif en direction de populations en difficulté ou vulnérables, de Saint-Jacques et du Nouveau Logis, notamment. Il s’agit d’un réseau de professionnels de santé (230), travaillant en association avec les familles dans le cadre du parcours de soin. Voilà que la ville et l’État se retirent. L’association déplore de devoir cesser certaines activités et se désole d’un énorme « gâchis ». Nous avons aussi dans ces colonnes déplorées la privatisation des crèches municipales.
… Aux jeunes du Haut-Vernet
Dans le même temps, la presse locale nous apprend que Louis Aliot n’hésite pas à faire débourser 33 000 € à la ville pour « sonder son image ». Notons aussi que la ville multiplie des animations tous azimuts (à quel coût ?) pour amuser le bon peuple au cours de l’été, ce que l’on ne saurait confondre avec une politique culturelle.
Enfin, un événement réjouissant : Comme chaque année, le Foyer laïque du Haut-Vernet se préparait à organiser dans le quartier une veillée de la Saint-jean à destination des enfants des écoles Arells et La Bressola. Veto du Maire arguant que la seule fête de la Saint-Jean est au centre-ville ! Or, ces jeunes ne vont pas au centre-ville, le maire les privait de fête. Devant le tollé, Louis Aliot a rétropédalé, évoquant, piteusement, « un malentendu. » Une liste, sans doute non exhaustive, des remous qui agitent la municipalité, ce qui ne peut qu’inciter citoyens et progressistes à la vigilance.
Nicole Gaspon
